Le coup du fou : pas d'échec et mat pour le romancier Alessandro Barbaglia
« Il y a une chose qu'on disait à propos des excitantes parties d'échecs avec Bobby Fisher. « Quand vous jouez avec Bobby, le problème, ce n'est pas de gagner ou de perdre. Le problème c'est de survivre. » Et qui disait ça ? Boris Spassky.» Silence de mort dans le palais des sport. Spassky a joué. C'est maintenant au tour de ce fou de Bobby. Il y a un silence éternel. Et dire qu'un millier de spectateurs attendent. Il y a un silence éternel. Suffocant. Soudain rompu par un bruissement : celui du rideau vieux rose, qui sépare la salle de la zone de repos, des loges, des vestiaires. C'est le gouffre d'où surgit Fisher. D'une main, il salue le public, il rentre sa chemise dans son pantalon.."«
Le petit Alessandro a cinq ou six ans lorsque, assis sagement sous la table de jardin, il écoute les conversation des grands. Son père, un psychiatre reconnu en Italie, reçoit chaque été dans leur grande maison au bord du lac Orta dans le Piémont, des collègues venus du monde entier.
Un nom revient comme un sacré cas d'école pour tous ces psychiatres, Bobby Fisher, une date aussi, juillet 1972 et un lieu Reykjavik.
Trente cinq ans plus tard, Alessandro Barbaglia se souvient, il avait douze ans lorsque ce père adoré a disparu emporté par une tumeur au cerveau.
Devenu écrivain, il fait revivre Bobby Fisher et Boris Spassky dans le match du siècle, le championnat du monde d'échec de 1972, un soviétique sera pour la première fois battu par un américain, en pleine guerre froide voilà qui met du piment à la victoire. Un match et un homme qui enflammaient les fins de repas de son père et de ses amis.
Passionné d'Histoire, Alessandro Barbaglia se souvient et ose un parallèle audacieux, la guerre froide comme la guerre de Troie. Bobby, sera Achille, un homme fait pour la guerre, talentueux, redoutable et cruel, un guerrier né pour gagner. Boris sera Ulysse, un grand stratège et un chasseur rusé prêt à tout.
Il y a une chose qu'on disait à propos des excitantes parties d'échecs avec Bobby Fisher. « Quand vous jouez avec Bobby, le problème, ce n'est pas de gagner ou de perdre. Le problème c'est de survivre. » Et qui disait ça ? Boris Spassky.»
Pour l'écrivain, ce match n'est pas la finale du championnat du monde de 1972, ce match c'est L'Iliade. C'est un mythe.
Un mythe comme ce père trop tôt disparu qu'il fait revivre à travers la rencontre de Fisher et Spasski., car pour Alessandro c'est lui le véritable héros.
Formidable idée et formidable roman, « Le coup du fou » est une autofiction poétique et historique et aussi et surtout une belle déclaration d'amour d'un fils à son père.
Un récit qui donne envie de ressortir son échiquier du placard et «l'Iliade» de sa bibliothèque, un bel automne en perspective.
Le coup du fou de Alessandro Barbaglia - Éditeur Liana Levi Date de parution : 6 octobre 2022
Formidable roman, « Le coup du fou » est une autofiction poétique et historique et aussi et surtout une belle déclaration d'amour d'un fils à son père.
— Baz'art (@blog_bazart) November 13, 2022
Un récit qui donne envie de ressortir son échiquier du placard et «l'Iliade» de sa bibliothèque, un bel automne en perspective. pic.twitter.com/1G0fDmLdpM