REQUIEM POUR LA CLASSE MOYENNE ; Aurélien Delseaux : A nos actes manqués?
"La nouvelle tomba en moi, avec ce son mou du galet jeté dans la mare. Dans le silence de la vase une fois leur obscure retraite atteinte, y remuent des bêtes étranges".
Requiem pour la classe moyenne le nouveau roman d'Aurélien Delsaux, l'auteur de «Pour Luky » aurait pu s'appeler « La Mort de Jean-Jacques Goldman ».
Sauf que tenue au courant par l'auteur, la personnalité numéro un des français selon le JDD n'aurait visiblement pas vraiment apprécié l'attention et a refusé cet annonce posthume alors que ( ouf) il est bel et bien vivant
Et pourtant, le livre raconte bien la dégringolade d’Etienne Baron, qui menait une vie normale, jusqu’à ce qu’il apprenne la mort de Jean-Jacques Goldman, idole de son adolescence.
Il faut dire que le monde d’Étienne se renverse dès lors qu'on vient d 'annoncer à la radio, Jean-Jacques Goldman est mort. La disparition de son idole adolescente bouleverse tout.
"Me revenaient des images télévisuelles, génériques de dessins animés, reportage de 20 heures. Des murs chutaient, des tours, et mon adolescence gisait entre ces décombres, où l'on nous fit croire que l'histoire était terminée. Finies toutes les histoires, finis tous les problèmes. Ces promesses anciennes éclataient en moi, avec les milliers de bulles qui pétillaient dans ma bouche".
Son appartement de près de 200 m2, son métier de « médecin » dans un laboratoire de recherche, tous les objets qui parsèment son intérieur, les masques africains décoratifs, sa femme avocate, le « quitte » pour un rottweiler et ses deux enfants qu’il ne reconnaît plus du tout , que ce soit sa fille de 16 ans lascive et vénale ou son fils préadolescent qui lit ardemment la Bible…
Plus rien n’a de sens à part les obsèques futures de son idole, et Étienne se met alors à flotter comme au-dessus de sa vie.
Et si sa vie n'avait été en fait comme chante une autre star de la chanson françse juste qu'une illusion ? « La vie se séparait de moi. Elle avait muettement demandé le divorce, nous n’allions plus au même pas, elle m’avait doublé, s’éloignerait toujours davantage. »
Aurélien Delsaux expose le passage à vide d'un représentant de la classe moyenne de proivince dans un mélange entre tragique et absurde, avec un humour et une empathie des plus savoureuses.
Foncez sur "Requiem pour la classe moyenne" , le nouveau roman d'Aurélien Delsaux, récit aussi sincère que touchant.
« M’envahissait cette idée effrayante que je n’aurais jamais dû participer à tout ce qu’implique peu ou prou l’existence. »
« Requiem pour la classe moyenne », Aurélien Delsaux, éditions Noir sur blanc collection « Notabilia », 2023 🎙