Accro à la presse, une espèce en voie de disparition
Depuis le début de la semaine, je sors de mon débit de tabac en total état de manque. Mais n'ayez pas trop vite d'idées préconcues, je ne suis pas un fumeur invértéré dont la marque de clopes serait en rupture totale de stock. Non, ce qui me rend tout tremblotant et tout fébrile, j'ai omis de vous le préciser, c'est que ce buraliste vend aussi en temps normal des................. journaux.
Et ce sont bien les journaux qui font cruellement défaut, suite à un mouvement de grève , enclenché par le Syndicat du Livre, et qui bloque toute distribution de quotidiens nationaux depuis maintenant trois jours.
Et ben oui, que voulez vous, depuis que je suis ado, à cause d'un virus inoculé par mon paternel, je suis totalement dépendant à la presse écrite, comme d'autres ont besoin de leur taffe ou leur verre de rouge pour survivre.
Par exemple, il suffit que je parte quelques jours à l'étranger pour que je fasse des tours et des détours afin de dénicher le seul kiosque à un rayon de 100 kms qui vend mon Libé ou mon Equipe (euh oui, j'entends déja vos sarcasmes, en plus c'est même pas Le Monde qu'il lit, c'est l'Equipe, mais je vous assure: des gens très bien lisent l'Equipe, j'ai des noms!!). De même, savoir que tous les matins, avant de partir au boulot, je vais avoir le Libération qui m'attend dans ma boite aux lettres suffit à rendre la perspective de mon trajet bien plus agréable.
Alors, évidemment, vous allez me rétorquer que, face à cette addiction, il existe des subsistuts aussi efficace que le patch à la nicotine : les sites des quotidiens ne cessent de développer leurs éditions numériques pratiquement aussi complets que la version papier ,les journaux gratuits proliférent un peu partout, et la radio reste un moyen d'information tout aussi fiable que la presse écrite.
Mais que voulez vous, je suis un vrai indécrotable : tout ceci pourra, au mieux compléter, mais ne remplacera jamais mon cher petit journal papier. En effet, j'aime toujours autant humer l'odeur du papier, froisser les pages et avoir les mains toutes noires après lecture, et plus que tout ,j'adore étaler mon équipe grand format sur le visage de la mamie assise en face de moi dans le métro (mais si mamie : il y a plein de trucs à lire dans L'Equipe et puis des tas de gens biens le lisent, comment ca, je radote, mamie?)
Et puis aussi, et surtout, j'aime retrouver les éditos des différentes rédactions de presse, celles qui ne figurent jamais dans la version en ligne ou dans les gratuits- ces derniers étant pour moi uniquement une compilation de communiqués de presse, sans opinion derrière. Si je vous confesse que je ne manque jamais l'édito de la rédactrice de la rédaction de Télé 7 jours, vous pourrez penser, à juste titre, que je suis quand même atteint.
Cela dit, je garde, je pense, une certaine cohérence: j'adore lire, et cette certitude englobe toutes sortes de lecture matéralisée (quotidiens, revues, et évidemment livres). Mais tous ceux (ou celles) qui résistent face à l'invasion du livre numérique seront certainement indulgents quant à mon côté un peu vielle France concernant ce sujet.
Bon, évidemment, le temps que je passe actuellement à ne pas lire mes journaux est consacrée à la lecture de romans, et qui dit lectures de roman dit...chroniques futures sur ce blog!!!
Mais ce point positif ne m'empechera aucunement de pousser mon cri du coeur du jour : messieurs les grévistes, sachez que je vous soutiens totalement dans vos revendications (que je n'ai du reste pas bien entendues, ben oui, quoi, j'ai pas la presse pour me l'expliquer), mais, s'il vous en plait, je vous en conjure, rendez moi au plus vite ma drogue quotidienne.
Edit : bon visiblement, ils m'ont entendu avant même la publication de l'article, car ce mercredi j'avais bien mon libé dans la boite aux lettres... j'aurais peut etre du attendre un peu avant de l'ouvrir, je pense :o)