Tu ne me dois rien :si, Stefan, un peu quand même
Il y a quelques semaines de cela, je vous parlais de ma grande affection pour Philippe Djian, même si celle ci avait un peu perdu de sa force avec le temps.
Et je vous disais à cette occasion que j'aimais partciulièrement sa collaboration avec le chanteur helvétique Stephan Eicher, qui lui a écrit plusieurs de ses meilleurs morceaux, et notamment toutes ses chansons chantées en français.
Eicher avait certes composé plusieurs albums avant (et notamment le tube " two people in a room") mais le succès populaire et la reconnaissance "officielle" naissent vraiment de la rencontre entre Djian et Eicher lors de l'émission d'Antoine de Caunes, Rapido , de leur amitié complice et de leur collaboration fructueuse.
Ce dernier écrira en effet les textes de toutes les chansons françaises d'Eicher dès l'album My place en 1989 dont entre autres : Déjeuner en paix, Pas d'ami comme toi, Des hauts des bas, etc.
Pour les morceaux dans les autres langues, c'est Eicher qui les compose et les écrit lui même. En effet, il possède cette particularité, du évidemment à sa nationalité, de mélanger plusieurs chansons en langues différentes dans ses albums, albums que j'ai écoutés pratiquement en boucle pendant plusieurs années.
Et si je zappais pratiquement à chaque fois ses morceaux chantés en allemand (j'ai beau avoir fait allemand seconde langue, je n'y arrive pas à me faire à cette sonorité, et ce n'est pas hélas Angela Merkel qui va me faire changer d'avis :o), je ne me lassais pas d'entendre ses titres interprétations en langue anglaise ou en langue française.
Il faut dire que Stephan Eicher fut un de tous premiers artistes que j'ai vu en concert, en tout cas sans mes parents. Vers l'âge de 15 ans, il y a tout juste 20 ans, ma soeur m'avait amené, avec une de ses amies le voir à l'Olympia, on était debout dans la fosse, et ca me changeait des concerts des Charlots ou de Dorothée que j'avais pu voir avant ( bon, pas à 15 ans quand même, je vous rassure:o)
Stephan avait alors une présence exceptionnelle, accentuée par l'orchestration de ses fidèles musiciens tziganes qui se fondaient à merveille dans son univers. Et sa voix d'écorché vif, un peu déraillé, un peu limite, ajoutait à la fascniation qu'il exercait sur l'ado de 15 ans que j'étais.
Evidemment, à cette occasion, il avait repris pratiquement son album Engelberg en entier, et notamment Tu ne me dois rien, ma chanson préférée de l'album, pas ses deux tubes, mais un autre titre, sortie aussi en single, mais de façon plus confidentielle.
Cette chanson restera toujours associée dans mon esprit aux histoires d'amour que me racontait ma grande soeur, et qui semblait parfaitement coller au texte: elle aussi, se remettait tant bien que mal d'une rupture passionnée, et pouvait enfin, au moment de la sortie de l'album de Stephan dire à ce méchant type qui l'avait tant fait souffrir, et qui la rappellait enfin quelques mois aprés qu'elle lui devait rien. Et elle aussi trouvait parfaitement juste ces quelques mots :
On enterre ce qui meurt
On garde les bons moments
J'ai eu quelquefois peur
Que tu m'oublies vraiment
Tu as sur mon humeur
Encore des effets gênant
Personnellement, je revais alors, moi aussi, pouvoir souffrir comme ma soeur avec une fille qui m'en aurait fait baver et pouvoir, lorsqu'elle me rappellerais, lui dire, mi fier, mi pudique :
Mais tu ne me dois rien
J'ai eu un mal de chien
A me faire à cette idée
A l'accepter enfin
Est-ce qu'au moins tu m'en s'rais gré?
Chacun poursuit son chemin
Avec ce qu'on lui a donné
Mais toi tu ne me dois rien
Hélas, 20 ans après, jamais une ex m'a rappellé pour prendre de mes nouvelles... En cas de chagrin d'amour, je pleurais seul dans mon coin et lorsque j'allais mieux, je chantais la chanson....à mon pauvre chat!!!
Donc, monsieur Eicher , pour avoir chanté cette petite merveille, mon chat ( paix à son âme) et mon humble personne, nous vous devons au moins notre éternelle reconnaissance!!!