La dette de Rafael Gumucio
La démocratie a été rétablie au Chili et Fernando, jeune producteur à succès dans l’audiovisuel, progressiste, bien marié à une femme riche, pense à réaliser son grand rêve : tourner le scénario qu’il a écrit il y a des années. Mais il découvre brusquement que le gestionnaire de son entreprise l’escroque, ainsi que quelques autres personnes de son entourage, et s’est enfui à l’étranger.
Voici un roman, sorti en septembre dernier, qui nous raconte la face cachée d'un connu dont on a peu de nouvelles littératures, le Chili.
Le roman raconte la descente aux enfers de Fernando, un producteur de cinéma qui prend alors conscience de l’échec de son mariage, des énormes inégalités sociales du Chili, de la corruption politique qui y règne. L’auteur met en scène une allégorie du Chili des années 90, fait d’argent facile et de capitalisme sauvage, et raconte l’effondrement de ces illusions.
Ce roman, inspiré d’un fait divers qui a fait la une au Chili, intrigue au départ par le miroir qu'il tend sur une société sud américaine aussi viciée et corrompue qu'on peut le voir dans les médias.
Hélas, ce roman pourrait faire penser sur le papier à un roman de Douglas Kennedy, qui avait traité plus ou moins le même sujet dans un de ses romans. Sauf qu' ici la comparaison ne joue pas en faveur de l'auteur chilien : écriture qui manque de rythme, intrigue qui s'étire en longueur, personnages stéréotypés, cette dette n'est pas le grand roman de la littérature sud américaine à laquelle on aurait pu s'attendre. Dommage!!