Distribué en salles en France par Eurozoom, le distributeur spécialiste du film d'animation japonais, On-Gaku : Notre Rock, présenté dans la sélection contrechamps lors du festival d’Annecy 2020, a tout pour séduire le spectateur pour la si attendue réouverture des salles ce 19 mai 2021 grâce à son univers complètement déjanté.
Il aura fallu sept ans exactement au réalisateur Kenji Iwaisawa pour adapter pour son premier long métrage le manga ON-GAKU : NOTRE ROCK de Hiroyuki Ohashi
Ce n'est pas forcément parce que cette histoire d’adolescents qui se lancent dans le rock’n’roll, sans savoir jouer, nécessite à la base la mise en place d'un univers particulèrement chiadé, mais le cinéaste, très perefectionniste, a tenu à ce que l'ensemble de l'animation soit totalement artisanale et faite entièrement à la main.
Résultat des courses, le film ON Gaku dégage un coté très minimaliste, pour ne pas dire simpliste, parfois même enfantin dans le trait de crayon, mais justement, cette dimension possède l'atout de surprendre le spectateur par le décalage qu'il créé avec la musique pleine de fureur que joue le groupe Kobujutsu.
Autour de Kenji- rien à voir avec notre Kendji national-, lycéen au look d'ouvrirer du batiment (chauve et moustachu ) et particulièrement flegmatique ( qui a dit léthargique?) qui décide sans qu'on en comprenne bien les raisons de fonder ce groupe improbable de rock, Kenji Iwaisawa croque toute une galerie de personnages hauts en couleurs qui donne à son film un charme et une fraicheur indéniables.
Contrairement à la plupart des films musicaux- et notamment un autre film d'animation japonais Beck, les héros de On Gaku ne semblent pas animés par une passion transcendatale pour la musique, et cet air de ne pas y toucher renverse bien des clichés et surtout est une ode à l'amateurisme et au lacher prise qui fait assurément du bien.
Il faut certes un petit temps d'adaptation pour se laisser happer par ces personnages quasi inexpressif et mou du genou- on pense parfois à l'univers laconique et décalé de Jim Jarmusch- mais dès que la musique entre en piste, ON Gaku dégage une énergie et une fantaisie à laquelle il est difficile de ne pas succomber.
Il est à noter que Kenji Iwaisawa modifie sensiblement sa réalisation lors des séquences musicales* avec un coté plus surréaliste et assez audacieux , appuyé par le procédé de la rotoscopie qui amène le film loin du réalisme du début.
Truffé de clins d'oeil parfois étonnants et souvent amusants, donnant une autre image de la masculinté traditionnel- très beau personnage féminin de Morita, ce On Gaku est un long métrage d'animation d'à peine une heure dix suffisamment rythmé et singulier pour étonner ...
Une des premières bonnes surprises de cette année cinéma 2021 qui commence si tardivement mais comme dirait un dicton, mieux vaux tard que jamais !!