Tralala, la quarantaine, chanteur dans les rues de Paris, croise un soir une jeune femme qui lui adresse un seul message avant de disparaitre : "Surtout ne soyez pas vous-même". Tralala a t-il rêvé ? Il quitte la capitale et finit par retrouver à Lourdes celle dont il est déjà amoureux. Elle ne se souvient plus de lui.
Mais une émouvante sexagénaire croit reconnaître en Tralala son propre fils, Pat, disparu vingt ans avant aux Etats-Unis. Tralala décide d’endosser le "rôle". Il va se découvrir une nouvelle famille et trouver le génie qu’il n’a jamais eu.

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Après L’Amour est un crime parfait sorti en 2014, Jean-Marie et Arnaud Larrieu retrouvent Mathieu Amalric et Maïwenn dans la comédie musicale Tralala, les faisant pousser la chansonnette sur des morceaux originaux signés par Philippe Katerine, Bertrand Belin, Dominique A, Jeanne Cherhal, Étienne Daho ou encore les rappeurs Sein.
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Particularité du projet, contrairement aux grandes comédies musicales à la Demy/Legrand : chaque acteur est lié à un chanteur-compositeur prestigieux qui impose une tonalité particulière à chaque personnage. Par exemple, Mathieu Amalric, qui y promène une guitare électrique (puis un banjo) entre Paris et Lourdes, est associé à Philippe Katerine ou Mélanie Thierry à Jeanne Cherhal.

Cette merveille de comédie musicale légère comme une bulle et enchanteresse porte bien la patte des frères Larrieu qui filme l’action dans leur ville natale, Lourdes, filmée avec une vraie tendresse, même dans les aspects rococo des "bondieuseries".
Le film balance entre deux pentes distinctes, l’une enchantée, l’autre plus documentaire, très habilement trousées et reliées entre elles ....
Comme dans On connaît la chanson, d’Alain Resnais (1997), les Frères Larrieu n'hésitent pas à utiliser des chansons déjà existantes, qui résonnent fort joliment avec leur récit.

Comme dans toute comédie musicale réussie, les passages chantés permettent d'insuffler une vraie dimension aussi tragique que burlesque à cette épopée qui pourrait être totalement casse gueule sur le papier
Tralala, comédie musicale décalée au rythme indolent est marquée par des ruptures de ton, des revirements narratifs étonnants et de vrais et très beaux moments de grâce, comme la chanson de Mélanie Thierry dans le supermarché ou la scène pivot de la discothèque.
Portée par une dimension joyeuse mais parfois aussi mélancolique, et des comédiens qui semblent s'en donner à coeur joie, ce Tralala n'est pas loin d'être un miracle de film qui ne plaira évidemment pas à tout le monde mais qui devrait ravir les esthètes..
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