Critique cinéma : MAESTRO(S): en avant la musique!
Chez les Dumar, on est chef d’orchestre de père en fils : François, le patriarche, achève une longue et brillante carrière internationale, tandis que Denis, le fils, vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. Quand François apprend qu’il a été choisi pour diriger la Scala, son rêve ultime, son Graal, il est fou de joie.
Heureux pour son père, et en même temps envieux, Denis déchante vite lorsqu’il découvre qu’il y a méprise et que c’est en réalité lui qui est attendu à Milan...
Le nouveau film de Bruno Chiche, Maestro(s) raconte une histoire de rivalité entre un père et son fils qui sont tous deux chefs d’orchestre de renom.
Cependant, alors que le premier arrive à la fin d’une très belle carrière le second commence à sortir de l’ombre de celui-ci et à connaitre un succès grandissant.
Un évènement fondé sur un malencontrueux quiproquo va encore plus creuser les failles et les non dits entre eux.
Pour réaliser ce Maestro(s), Bruno Chiche s'est inspiré du film israélien Footnote, et reprend l'idée d'une relation père/fils difficile, accentué par le fait qu'ils exerçaient la même activité et se retrouvaient en concurrence sur un même projet .
Si la trame générale a été conservée , le contexte professionnel a été modifié puisque les chercheurs du film original ont laissé place à des chefs d'orchestre.
Moins humoristique et cinglant que son modèle isralién Maestro(s) creuse les illons d'un véritable drame familial à travers cette rivalité forte entre un père et son fils.
Beaucoup de sous-entendus, d'incompréhensions, de douleurs finalement, au sein de cette famille d'hommes talentueux mais qui n'arrivent pas à se comprendre et échanger ensemble .
Si la trame est assez convenue et certaines scènes assez attendues, Maestro(s) est sans doute le meilleur film de Bruno Chiche, en tout cas depuis son tout premier, Barnie et ses petites contrarietés, voilà désormais plus de 20 ans.
La force première de son film est son duo central père fils, qui se repose sur deux excellents comédiens Yvan Attal et Pierre Arditi* ( même si ce dernier en fait un peu beaucoup)
Le violent face à face, acmé du film qui survient au bout d'une heure de film autour d'un piano, vaut son pesant d'or .
Le film, vrai film de comédiens, bénéficie aussi de solides seconds rôles féminins plutôt bien écrits et joués avec le talent qu'on leur connait par Miou-Miou, Pascale Arbillot et Caroline Anglade.
Portées par de belles séquences de concert, Maestro(s) arrive à montrer toute la force émotionnelle de la musique classique et à nous raconter une belle histoire sur l'importance de la famille et son rapport au travail.
Maestro(s) ; film réalisé par BRUNO CHICHE
Avec Yvan ATTAL, Pierre ARDITI, MIOU-MIOU, Caroline ANGLADE, Pascale ARBILLOT, Nils OTHENIN-GIRARD.
Maestro(s) sera à l’affiche des salles le 7 décembre prochain, et fera l'ouverture ce mardi 29 novembre 2022 du Festival du film de société de Royan que nous allons couvrir sur place
*Pierre Arditi, jouait sous la direction de Yvan Attal dans Les Choses humaines