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23 février 2023

RENCONTRE AUTOUR DU FILM LES CHOSES SIMPLES (2) : Interview du comédien Gregory Gadebois

 Seconde RENCONTRE AUTOUR DU FILM LES CHOSES SIMPLES  ( retrouvez la première ici même)- Interview Grégory Gadebois 

 On adore le comédien Grégory Gadebois acteur talentueux aux multiples facettes depuis sa prestation XXL dans Mon âme par toi guérie , de Dupeyron on était ravis de le rencontrer pour la sortie du film Les choses simples : 

Grégory Gadebois Fab 1 (1)

 C’est la deuxième fois que vous tournez dans un film d’Eric Besnard et je crois savoir qu'un autre film est en cours de tournage. Qu’est-ce qui vous séduit dans son univers ?

Grégory Gadebois :

C’est difficile à dire parce que c’est complètement intuitif. Souvent, quand on aime les gens, on aime leur univers. C’est un tout. Comme j’aime Eric, j’aime à priori ce qu’il écrit et comment il écrit. Quand il m’a appelé pour me dire qu’il avait un truc à me faire lire, j’ai fait l’étonné, mais je savais bien que c’était un scénario.

J’aurais pu lui dire « oui » tout de suite, parce que j’étais absolument sûr que ça me plairait, mais j’ai joué le jeu : j’ai pris le temps de lire son texte et comme je l’avais prévu, il m’a plu.

Pourquoi ? Je ne saurais pas analyser. Parfois, il me tient des propos très pointus sur ses scénarios, mais ça m’échappe. Moi, je fonctionne avec les scénarios, comme avec les gens, à l’instinct.

6-LES-CHOSES-SIMPLES-©Cine-Nomine-Same-Player

Eric Besnard , comment est-il sur le plateau ?

Il est formidable. Il s’occupe de tout, il sait ce qu’il veut.

Quand ça coince — et ça coince souvent au cinéma, parce qu’on est toujours à la merci d’un problème, technique ou météorologique, ou que sais-je —, il donne toujours l’impression de tout porter. S’il y en a un qui ne doit pas tomber malade, c’est lui. Il tient le film. On sent que les gens sont là pour lui, moi en premier évidemment.

Cette symbiose de l’équipe vient de son écriture. Et de son énergie, aussi. Il a une façon douce d’être le « patron ». En cas de pépin, c’est lui qui tranche en dernier ressort. C’est une façon de faire que je trouve formidable. Parce que la « démocratie », ça ne marche pas dans nos métiers.

Si tout le monde donne son avis, c’est la cacophonie. Avec Éric, rien de cela. Il écoute, mais décide. 

Si on doit trouver un message à ce film, vous diriez quoi dessus?

Grégory Gadebois : Ce film, c' est une manière de pointer du doigt ce questionnement essentiel : “Qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux ?” .

Il y a ce qu’on aime vraiment faire, ce que l’on croit que l’on aime vraiment faire. S’asseoir près d’une rivière, par exemple. Certains apprécient cette pose, cette méditation.

Et d’autres ont l’impression que ça leur plaît, que c’est précisément comme cela qu’ils seront heureux. Je trouvais donc intéressant d’explorer cette zone où les gens ne savent plus vraiment qui ils sont. 

3-LES-CHOSES-SIMPLES-©Cine-Nomine-Same-Player

 

 Mais en fait, ce Pierre,  c'est un personnage loin ou proche de vous ?

Grégory Gadebois : Les deux. En tous cas, on avait au moins ce point commun d’aimer la nature et le silence. Pierre a choisi de vivre isolé dans la montagne comme un paysan, or moi-même, j’ai grandi en pleine campagne dans un village de 70 habitants, où on devait prendre le car pour aller à l’école. C’est marrant parce que sur le tournage, j’ai revu des vers de terre. Ça m’a ramené à mon enfance. Je me suis souvenu que petit, je jouais avec ces bestioles et qu’elles me semblaient être des serpents géants. Je retourne de plus en plus souvent à la campagne.

Je me suis rendu compte que j’y suis mieux qu’en ville. C’est peut-être pour cela aussi que j’ai adoré ce tournage des Choses simples. J’ai découvert une région splendide. On prenait la route pour aller sur le plateau, le décor était magnifique, les lumières aussi.

On était en plein air, mais en même temps, à l’abri, presque comme dans un huis-clos.

C’était la première fois que vous tourniez avec Lambert Wilson, comment ca s'est passé  ?

Je ne le connaissais pas, ou presque, à peine croisé ici et là. On s’est rencontré vraiment lors d’une lecture. J’aime bien être surpris par mes partenaires et là, je l’ai été. C’est non seulement un homme sympathique, mais un comédien étonnant.

Il a une façon particulière mais intéressante d’aborder les scènes. Il vous regarde de telle manière en disant sa réplique, qu’on n’a qu’une façon de lui répondre et ça tombe toujours pile. J’ai beaucoup aimé travailler avec lui. 

Il a réussi à vous faire faire, physiquement, des trucs incroyables, comme danser et faire la roue. On ne vous avait jamais vu faire cela…

Grégory Gadebois : C’est grâce à la force de persuasion douce d’Eric, car je déteste  danser et ne sais pas danser… J’ai dû m’entraîner avec une chorégraphe. En trois séances, elle m’a appris une sorte d’alphabet dans l’art de se déplacer en dansant, et surtout, elle m’a donné confiance en moi, qui ne suis pas une sylphide !

La roue, c’est un truc que j’ai proposé à Eric. Je l’avais faite une fois ou deux il y a quinze ans, dans des scènes d’escrime que je terminais une épée à la main.

J’ai eu envie de la réessayer. Ça a plu à Eric. 

Ca montre qu’être un peu enveloppé n’empêche pas d’être souple. Ensuite, sur le plateau, Marie Gillain m’a beaucoup aidé. J’ai bidouillé des petits pas qui la faisaient rire.

Du coup, ç’est devenu presque agréable à faire. Mais ce genre de scène reste très difficile pour moi. Bien plus qu’une scène d’amour par exemple qui souvent m’amuse.

Personnellement je pense que l’émotion doit surgir avant tout du texte plutôt que du jeu. Le plus jouissif, c’est d’arriver à émouvoir en disant des trucs comme : « je vais chercher le pain ».

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  Votre simplicité et votre humilité nous touchent, Gregory, car vous semblez ne pas vous rendre compte que vous êtes devenu l’un des acteurs les plus populaires de France… 

 

Grégory Gadebois : La seule chose dont je me rende compte, c’est que cela fait longtemps maintenant que je travaille, et que désormais, on me propose d’avantage des rôles de père que de fils. C’est un signe que le temps passe.

C’est un bon repère, parce que j’ai toujours l’impression d’être à l’âge de ma sortie du Conservatoire. Cela fait vingt ans que j’essaie de commencer ce métier (rire) !

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