CRITIQUE- ROQYA : que veut la premier long de SAÏD BELKTIBIA?
De ses débuts au sein du collectif Kourtrajmé, à son premier court métrage sélectionné au festival de Robert De Niro, SAÏD BELKTIBIA se fait progressivement une place dans le milieu cinématographique. Son premier long métrage, Roqya sort en salles le 15 mai prochain.
Notre chroniqueur spécialiste des films de genre l'a vu pour nous et pour vous :
Une femme divorcée, vit avec de la contrebande d'animaux exotiques, et décide de crée avec son fils une application mettant marabout et clients en contact pour tous type de problème. Une consultation va malheureusement faire basculer radicalement la vie de Nour en cauchemar.
Nour est une sorcière du XXIème siècle, elle vit en banlieue entourée de vivarium remplis de petites et grosses bêtes. Herpétophobes et arachnophobes passez votre chemin.
Nour propose amulettes et gri-gris conjurant ou guérissant le mauvais sort ou le mauvais œil, une manière très placébo de calmer les angoisses de ses voisins et amis.
Mais Nour croit elle vraiment à ses incantations ou est elle seulement une influenceuse de plus, opportuniste et mercantile ? Surtout, qu'en souffrance avec son ex-mari, elle a bien du mal à rendre l'être aimé plus coopératif dans le paiement de la pension alimentaire et la garde alternée de leur fils.
Le récit modernise vraiment le sujet en incorporant des problèmes de croyances de religions, du machisme ambiant surtout dans le domaine de la sorcellerie
Après un malheureux accident, monté en épingle ( oui je sais, l'expression est très XIXème siècle ) par les réseaux sociaux ( très XXIème siècle eux ) , une chasse à la sorcière s'organise ( très moyen-âge ce coup là ) et Nour est le gibier.
Une très bonne utilisation du décor urbain et de l'architecture de banlieue, une photographie travaillée et des acteurs convaincus et donc convaincants, Golshifteh Farahani et Jérémy Ferrari ( très bonne surprise ) forme un couple dysfonctionnel vraiment crédible et Denis Lavant est toujours parfait dans le rôle du dingue soufflant sur les braises de la vindicte.
Le film contient de bonnes scènes de tension assez efficaces mais malheureusement elle retombe bien trop de fois et on perd petit a petit l'importance des enjeux.
De belles et bonnes situations tendues et oppressantes mises en scène avec énergie, mais un scénario qui part un peu dans tout les sens et déroute le spectateur font de " Roqya " un premier film à moitié réussi, mais de Saïd Belktibia un réalisateur à suivre, assurément.
ROQYA au cinéma le 15 mai
Un film de SAÏD BELKTIBIA (Kourtrajmé)
Jokers films
Avec GOLSHIFTEH FARAHANI, AMINE ZARIOUHI,
JEREMY FERRARI & DENIS LAVANT
Produit par ICONOCLAST & LYLY FILMS / LADJ LY