Like someone in love: l'ennui à la sauce Kiarostami
A quelques semaines du début du nouveau Festival de Cannes ( la liste des films en sélection est présentée jeudi 18 avril prochain, on a hate!!!), je vais bientot réussir à réussir le challenge que je m'étais fixé, celui de voir pratiquement l'ensemble des films présentés en sélection officielle l'année passée.
En effet, j'ai profité de la sortie DVD le 20 février dernier de Like Someone in love, le dernier film d'Abbas Kiarostami, pour compléter ma liste déjà largement ouverte depuis mai 2012.
Après "Copie conforme" en 2010, tourné en Italie et qui a valu à Juliette Binoche le prix d'interprétation féminine à Cannes, mais que j'avais malheureusement raté, c'est la deuxième fois que le cinéaste iranien Abbas Kiarostami tourne à l'étranger.
Le style minimaliste dont Kiarostami s’est entiché, et avec lequel j'ai toujours eu un peu de mal à accrocher, est si proche du cinéma classique japonais qu’il semblait normal que, dans son exil forcé d’Iran, il soit parti tourner un de ses longs-métrage à Tokyo.
Effectivement, son nouveau film confronte, dans une mise en scène très intimiste, deux générations devant lutter contre pas mal de problèmes de nos sociétés contemporaines, et notamment de gros problèmes d'icommunicabilité.
Le cinéaste n'est évidemment pas le dernier des manchots et y sait y faire pour instaurer une ambiance et magnifier son image, mais malheureusement le film n'empeche pas l'ennui d'arriver très rapidement et pour ne plus lacher le spectateur.
La faute à un scénario qui tourne beaucoup trop court. Le réalisateur semble effectivement avoir lutté pour faire durer 110 minutes, à grands renforts de splendides effets de réverbération et de plans-séquences en voiture, une rencontre dont on ne retient finalement pas grand chose, tant les personnages semblent peu creusés et leurs dialogues manquant de vrai interert.
Quant à la fin, certes plus mouvementée et moins prévisible que le reste, elle tombe comme un cheveu dans la soupe, et n'arrange pas vraiment l'affaire.
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Le film fut assez boudé à Cannes, et même les plus ardents défenseurs du cinéaste ne le défendant pas lors de sa sortie, tout le monde ou presque s'accordant à penser que les grandes heures de Kiarostami semblent vraiment derrière lui.
Et cerise sur le gateau, à cette sortie DVD, n'est adjoint aucun bonus à ce film, pas même une interview du cinéaste, ce qui ne risque pas de permettre de réévaluer ce film qui fait partie des grosses déceptions de Cannes 2012!!