Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, depuis quelques années, tout mon entourage ou presque, même les moins sportifs et écolos en apparence, se sont mis au vélo de ville. Nous frolons l'invasion des deux roues, mais franchement, qui pourrait s'en plaindre?

Si de mon côté, mon manque de gout pour l'effort physique (je viens de remettre au tennis après 10 ans sans toucher une raquette, faut pas trop demander) fait que je boude encore un peu les deux roues, je me suis empressé d'accepter l'invitation de l'agence Verbatim (un grand merci à eux) d'assister à une visite exceptionnelle autour d'une exposition  se déroulant au Musée de l'art et de l'Industrie de Saint Etienne, depuis le 28 juin dernier jusqu'au 5 janvier 2015, concernant le Cycle à Saint Etienne.

En effet, en plus d'avoir la super chance de participer à un voyage presse culturel (les occasions sont trop rares pour être ignorées), cette opération était aussi l'occasion d'aller mettre les pieds pour la première fois de ma vie à Saint Etienne, une ville qui bien que située à 40 kms seulement de Lyon, je ne connaissais pas du tout ( et je n'ai meme pas l'excuse de la rivalité footballistique, étant supporter uniquement de Nantes :o), alors même que j'habite à Lyon depuis une dizaine d'années.

Bon alors, je l'avoue :  je ne peux pas dire qu'après cette journée, j'ai une vision globale de la ville de Saint Etienne ( que j'ai entr'aperçu à travers les vitres du taxi), mais ce que je peux vous dire par contre, pour y être resté de 11 h du matin jusqu'à 15 h30 c'est que le musée de l'art et de l'industrie de la ville est un établissement assez fantastique à tous les niveaux !!

Un musée qui a trois grandes thématiques divisées en trois étages, l’industrie du cycle, celle du rubans et celles des armes. Parmi les collections exceptionnelles d’armes, de cycles et de rubans liées aux activités industrielles qui ont façonné la ville de Saint-Étienne et marqué sa population, le musée valorise actuellement, en mettant surtout la petite reine à l'honneur avec cette exceptionnelle exposition temporaire consacrée à un siècle de cycle.  On a commencé la visite avec l'expo temporaire phare du musée, cette  plongée atypique et interactive dans l’histoire du cycle à Saint-Etienne. "Le cycle à Saint-Étienne, un siècle de savoir-faire", première rétrospective nationale sur la petite reine, propose de découvrir les principales étapes de cet incroyable essor. Avant de découvrir cette exposition, j'ignorais totalement que Saint Etienne était à ce point la ville du cyclisme

Le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne dispose en fait de la première collection de France (et solidement accrochés dans le hall du musée, l'oeil est forcément attiré par la collections de vélos offerts par de généreux donateurs de la région).

Cette exposition nous a été présentée par Nadine Besse, conservatrice du musée qui nous a délivré quantités d'informations, d'anecdotes et statistiques sur l'exposition.

Une expo organisée dans deux deux salles immenses, la première plus informative, avec pas mal d'archives et d'affiches, et une seconde plus aérée, où les vélos sont plus nombreux.

Découvrir le cycle à Saint-Étienne, c’est plonger dans l’histoire de la ville et de son industrie et discerner ainsi les valeurs distinctives que les professionnels du cycle attachent à leur spécialité. En effet, dès la fin du XIXe siècle, Saint-Étienne devient en effet la premier pôle  des constructeurs et des fabricants de pièces détachées pour cette nouvelle industrie du cycle.

Les années 1920, considérées comme l’âge d’or du cycle à Saint-Étienne, voient le développement des grandes marques devenues cultes : Ravat, Automoto, Hirondelle, Cyclo puis Mercier (des noms que pour la plupart, je ne connaissais pas, honte à moi.

J'ai appris notamment l'existence d'un certain Paul de Vivié, ou Vélocio ( donnant son nom à une course stéphanoise existant encore maintenant), qui a vécu longtemps à Saint Etienne et qui est un des pères fondateurs du cyclisme. Dévoué à la pratique, dont il fait son principe de vie, il notamment inventa le cyclotourisme.

A cette période, les années 20-30, et jusqu'à la seconde guerre mondiale, les firmes stéphanoises y assoient leur notoriété grâce à des innovations techniques ou par le biais d'une implication active dans les domaines phare de la pratique cycliste que sont la compétition sportive et le cyclotourisme. Des grandes entreprises aux petits ateliers, tout ce qui a fait vivre le cycle est répertorié.

Dérailleurs cyclos, pédaliers Strongligh, moyeux Maxi-Car, plus de 70 vélos, des affiches originales, des catalogues, et autres publicités sont exposés et constituent un « salon des fabricants », qui permet de comprendre les stratégies mises en place par les entreprises locales.  de belles mécaniques sont présentées,

Et le clou de ces belles mécaniques présentés, c'est sans doute  la « Fixie », ce vélo le plus tendance du moment, une fixie unique commandé par le musée d’art et d’Industrie de Saint-Étienne et réalisé uniquement à partir de pièces détachées fabriquées et assemblées en France.

Interactive, l'exposition permet aussi de découvrir,, grâce à une table cartographique tactile que m'a montré Nadine Besse, les multiples entreprises qui ont façonné l’histoire du cycle au cœur de la ville.

Bref, une exposition aussi complète que pédagogique que je vous laisse visiter en images avec les quelques photos prises ici et là..

Et pour prolonger cette exceptionnelle exposition, pourquoi ne pas se plonger dans  l'ouvrage "Le Cycle en région stéphanoise, un siècle de savoir faire", un ouvrage spécialement réédité pour l'occasion. 

Entièrement mis à jour par André Vant, un ouvrage de synthèse  sur l’industrie du cycle stéphanoise  très documenté et très pédagogique. On appréciera notamment sa riche iconographie qui met en valeur le patrimoine réuni et les recherches réalisées à ce jour sous l'égide du musée.

Et dans l'après midi, après un excellent déjeuner pris dans l'enceinte du musée, j'ai eu le droit à une visite quasiment individualisée par Sylvain Bois, attaché de conservation du patrimoine, et conservateur de l'expo qui m'a expliqué dans le détail les différentes étapes de restauration de ce trésor musical. 

Car pour l'avoir admiré sous tous les angles, ce clavecin au somptueux décor de « chinoiserie » laqué posé sur un piétement en bois sculpté et doré est bel et bien un joyau.

  Caché aux yeux des Stéphanois pendant 40 ans, il ressurgit dans sa facture initiale, un véritable bijou, tout en laque et avec de magnifiques motifs chinois.  Ce bijou d’ébénisterie musicale n'était plus en état de jeu et l'état de ses décors devenait inquiétant. Afin de le conserver durablement et de l’exposer aux visiteurs, le musée a donc agit pour son étude, sa conservation, sa restauration ainsi que sa mise en valeur.

Le clavecin du musée interroge tous les éminents spécialistes qui ont pu l’approcher, ce qui vient renforcer son caractère d’exception. Cette exposition temporaire a pour but de replacer cet instrument dans son contexte culturel d'origine tout en restituant le processus des études et de la restauration qui est rarement présenté au grand public.

Le clavecin historique du musée au somptueux décor « façon de Chine » dont les restaurations viennent d'être achevées est présenté, pour la première fois depuis 40 ans, aux côtés d'œuvres décoratives exceptionnelles empruntées à de grandes institutions culturelles françaises.

  © Anne Jacquin, 2008, musée d’Art et d’Industrie© Jean-Marc Anglès, 2014, musée d’Art et d’Industrie

Et malgré ces quatre heures passées dans ce musée, je n'ai pas eu le temps de voir les autres étages du musée- notamment celui consacrée aux armes- et il est certain que je n'attendrais pas dix années pour aller refaire un tour à Saint Etienne et à son musée d'Art et d'Industrie.