La succession, le joli et tendre voyage en mélancolie signé Jean Paul Dubois
Cinq ans après son dernier roman "Le cas Sneijder", dont on avait récemment parlé à l'occasion de son adaptation cinéma ,Jean Paul Dubois, un de nos plus grands romanciers français, revient dans l'actualité de la rentrée littéraire.
un romancier dont plusieurs romans ont été adaptés au cinéma ou à la télévision, notamment "Kennedy et moi " et son chef d'oeuvre absolu à mes yeux, le magnifique "Une Vie française".
Jean-Paul Dubois est donc de retour avec "La Succession", un roman sur la transmission, la fin de vie et le déterminisme familial, qui mélange mélancolie et humour noir comme sait le faire cet auteur unique et qui le fait encore cette fois ci comme Michel ,qui l'a lu pour baz'art, le dit dès à présent :
« Quatre parents, quatre suicidés. Ça fait réfléchir. Tu as dû te demander s’il fallait y voir une détermination génétique, si ta propre double hélice était porteuse d’un chromosome fautif. Ma réponse est qu’on n’en sait foutre rien et que la vie est faite pour être vécue. Par exemple, je pense que tu devrais te mettre à boire. Quelques verres par-ci par-là, ça n’a jamais fait de mal à personne et ça lubrifie les neurones. Soit gentil, sers-m ‘en un autre. »
Depuis qu’il est en âge de comprendre, Paul Katrakilis le sait, ça famille est dysfonctionnelle. Un grand-père paternel, au passé trouble, apparu à Toulouse après la mort de Staline. Peut-être un lien de cause à effet ? Pas de trace de grands-parents maternelles. Une mère aimante se satisfaisant de la tendresse de son propre frère, un gros garçon effacé.
Un père secret et fantasque, médecin dévoué à ses patients, uniquement à ses patients. Paul devient médecin par loyauté paternelle et joueur professionnelle de pelote basque, à Miami, par loyauté maternelle. On a le suicide chronique chez les Katrakilis, et c’est justement après la mort choisi de son père que Paul, de retour à Toulouse dans la maison familiale, va devoir faire des choix.
Un drôle de roman triste sur la difficulté d’être un fils, sur la difficulté de survivre à un héritage, à un atavisme que l’on se coltine comme fardeau.
Jean-Paul Dubois a le bon gout d’avoir la neurasthénie accrocheuse, impossible de lâcher son roman, le destin de son héros nous émeut car Paul, comme le reste de sa famille, n’est vraiment pas doué pour le bonheur.
« La succession » nous embarque de Moscou à Miami en passant par Toulouse, sa ville fétiche, sans oublier un petit tour érotique en Norvège, POUR un joli et tendre voyage en mélancolie.
MD