American Pastoral : quand Ewan Mc Greggor adapte le chef d'oeuvre de Roth
Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, Ewan McGregor s’attaque à l’un des monuments de la littéraire américaine. American Pastoral , qui est sorti en DVD le 9 mai chez TF1 Video est l'adaptation du roman éponyme de Philip Roth, paru en France sous le titre Pastorale Américaine en 1997.
Auréolé du Pulitzer de la Fiction, l'un des plus prestigieux prix américains, il fait partie des meilleurs romans de l'Histoire selon plusieurs classements littéraires.
Le comédien britannique a repris en main un projet qui traîne dans les cartons hollywoodiens depuis plus de dix ans, tenter l’adaptation cinématographique de l’un des plus célèbres romans de la littérature américaine moderne : Pastorale Américaine de Philip Roth, paru en 1997 et récompensé du prix Pulitzer.
Un roman qui nous plonge dans l’Amérique des années 60, accompagnés des guerres et bouleversements économiques et sociétaux.
Construit sur le mode du flash back entre le présent et ses souvenirs qui hantent son personnage principal, le livre de Roth fait plus de 400 pages et raconte le destin d'un américain d’origine juive : Seymour Irving Levov, juif blond aux yeux bleus de Newark, surnommé «le Suédois», de sa jeunesse flamboyante où il était le champion adulé de tous. à sa vie adulte pleine de déceptions et de trahisons...
Comme souvent Roth excelle à émietter considérablement le rêve américain avec des personnages qui vont apprendre à leurs dépens les dessous de ce rêve américain qui n'est qu'une chimère.
Un de ces très grands romans qui révèle les failles qui se cachent derrière le vernis brillant des façades des familles parfaites, traité avec le mordant et l'intelligence chère à un des plus grands romanciers américains du 20ème siècle dont on attend chaque année un Prix Nobel qui ne vient pas.
Un projet o combien ambitieux tenté par Ewan Mc Greggor pour son premier long qui a été obligé d'opérer des choix drastiques d'adaptation pour condenser sur 1h45 une matière aussi dense et riche .
Après La Couleur du mensonge (Robert Benton, 2003), adaptation d'un autre chef d'oeuvre de Roth ( la Tache) la tentative de Mc Greggor prouve qu'il est difficile d'adapter l'oeuvre terriblement littéraire de Roth et ne peut qu'en tirer une adaptation forcément frustrante dont la plupart des thématiques sont soient abordées superficiellement ( la critique de la grande bourgeoisie et du capitalisme) soient carrément éludées (l'enfance glorieuse du personnage principal, son rapport à la judaceité) et on regrette que la mise en scène de l'acteur de Transpotting soit parfois trop sage pour capter l'ampleur et le souffle épique du roman original.
Cela étant posé, American Pastoral est loin d'être totalement raté et pourra largement séduire ceux qui n'ont pas lu le roman de Roth: le film est filmé avec beaucoup de style et un grand soin est apporté aux images.
Si Mc Greggor semble avoir un peu de mal à être deux deux cotés de la caméra avec une prestation un peu empesée, Jennifer Connely convainc largement dans un rôle pas évident d'ex reine de beauté proche de la folie et la jeune Dakota Fanning est impressionnante en activitiste .
La réflexion sur l'endoctrinement et la radicalisation est d'ailleurs ce qui fonctionne le mieux dans une oeuvre qui malgré quelques défauts évidents reste une belle tragédie familiale qui arrive à toucher, notamment dans sa partie finale.
Un projet pas totalement abouti mais dont on saluera l'ambiion évidente d'un Ewan Mc Greggor très respectacle dans ses choix de carrière.