Underground Railroad; Colson Whitehead : un grand roman pour ne rien oublier
Et si le vrai grand roman de la rentrée littéraire 2017, celui dont tous les médias parlent, était étranger et américain?
On veut bien sûr parler de Underground Railroad de Colson Whitehead dont les plus grands influenceurs, de Barack Obama à François Busnel ne cessent de conseiller de lire..
Il ne manquait que Michel à cette belle brochette, voila qui est est fait en ce dernier #mardiconseil à ce jour :
« Et l’Amérique est également une illusion, la plus grande de toutes. La race blanche croit, croit de tout son cœur, qu’elle a le droit de confisquer la terre. De tuer les Indiens. De faire la guerre. D’asservir ses frères. S’il y avait une justice en ce monde, cette nation ne devrait pas exister, car elle est fondée sur le meurtre, le vol et la cruauté. Et pourtant nous sommes là. »
Au États-Unis, en 2017, il y a des petits enfants qui se demandent si le père Noël existe et ils attendent avec impatience le Pôle Express. Il y a bientôt deux siècles, Cora 16 ans, qui n’a jamais cru au père Noël, se demande si l’Underground Railroad existe vraiment.
Ce train qui doit emmener les noirs vers des états abolitionniste, les états libres du Nord. Elle veut s’enfuir Cora, elle va s’enfuir et prendre le train avec Caesar un esclave plus âgé qui pense qu’elle porte chance. Cora la petite esclave, est la fille de Mabel une rare noire à s’être évadée du terrible domaine des frères Randall et à n’avoir jamais été retrouvée. Cora et Caesar vont traverser la Caroline du Sud, se cacher dans l’Indiana, se battre dans le Tennessee, poursuivi par Ridgeway, le pire chasseur d’esclaves que le Sud connait.
L’Odyssée de Cora, « Underground railroad » est un extraordinaire roman sur la terrible condition des noirs dans le Sud de l’Amérique au XIX e siècle. L’esclavage décrit dans toute son abomination mais avec un style clair et vif qui en rend la lecture lumineuse.
Extrêmement documenté, Colson Whitehead raconte, avec précision, la terreur quotidienne que subissent les esclaves. Des hommes, femmes qui ne sont que les bêtes de somme d’un cheptel marqué au fer, qu’on élève, qu’on marchande, que l’on fait se reproduire, qui n’existe que pour le profit des blancs. Bible en bandoulière, on asservi, on torture, on viole, on lynche dans les grandes propriétés Sudistes.
« Underground Rairoad » est une formidable métaphore, mais aussi un récit historique précis et méticuleux, les réels avis de recherches d’esclave qui ouvrent chaque chapitre font froid dans le dos.
Un grand roman pour ne rien oublier, à une époque où les suprémacistes blancs frappent à la porte de la Maison Blanche.