Baz'art  : Des films, des livres...
6 janvier 2020

Alain Riou/Jean Pierre Léonardini : l'instinct du critique..

 Alors que le métier de critiques (de film, livre, théâtre) semble être en voie de disparition, sinon de mutation, avec l’avènement des nouvelles technologies et les nouvelles méthodes de communication et d’information,  il est encore essentiel de donner la parole à des monstres sacrés de la profession qui ont connu l'apogée des années 80/1990 quand ils n'étaient pas concurrencés par les internautes ou réseaux sociaux...

Alain Riou et Jean Pierre Léonardini, critique très reconnus chacun dans son domaine  de prédilection,  viennent  de sortir un ouvrage qui démontre si besoin était la profondeur et la pertinence de l'analyse critique  : 

1/ Instants critiques/ Alain Riou ( Hémisphères éditions) 

riou

"Le cinéma est un art complexe en ce sens qu'il est dans sa nature même composite, et que chaque élément du puzzle relève d'un autre art en lui même. Un film fait appel à la littérature pour son scénario et ses dialogues, aux arts de l'image pour sa photo ,  à l'architecture pour les décors, à la musique ... ect.. C'est dire que la bonne critique du cinéma elle aussi est un exercice complexe qui requiert une vraie culture dans toutes ces disciplines de l'art et de la vie.Elle devrait surtout connaitre un peu mieux l'art et la manière de faire un film et les problèmes qui se posent à ceux qui les réalisent."

On se souvient forcément des interventions fantaistes et parfois lunaires d'Alain Riou dans le «Masque et la plume»,  ses interventions télévisuelles dans Rive droite rive gauche  ou ses écrits formidables dans  Le Nouvel Observateur.

On sait moins qu'il a aussi réalisé, avec Renan Pollès, deux longs métrages à petits budgets, (« Elle critique tout », « Tous les hommes sont des romans ») ; et qu'il a aussi écrit une dizaine de comédies pour la télé et le cinéma ainsi que trois pièces de théâtre consacrées au Septième Art.

À 77 ans, Alain Riou convoque ses propres souvenirs et se livre au délicat  exercice de la synthèse d’idées. 

Pour Riou, c'est le plaisir qui constitue le moteur principal de son travail de critique cinéma.  

Il profite pour tenter de combattre certaines  idées reçues, et donner un avis subjectif et une réflexion souvent pertinente sur le métier de critique, a fortiori quand, comme c'est le cas pour lui, le critique est amené à travailler aussi avec les réalisateurs.

ALAIN RIOU

  De son expérience professionnelle, Alain Riou tire quelques grands enseignements, réhabilite la comédie populaire ( notamment les films d'Yves Robert, gloire à lui )et torpille parfois le snobisme de certains de ses collèges.

Le propos est souvent passionnant,  on est heureusement loin d'Eric Neuhoff .

Il est juste dommage que la forme qui s'apparente plus à une thèse universitaire qu'à un vrai essai critique rend l'ensemble un peu trop austère... 

  2/ Qu'ils crèvent les critiques, Jean Pierre Léonardini  Les Solitaires intempestifs

quils-crevent-les-critiques-

"Je ne cesserai de marteler que la critique procède avant tout d’un genre littéraire. On ne doit la juger qu’à cette aune-là.”

Autre très grand nom de la critique institutionnalisé, également présent à une époque au Masque et la Plume ( quand celui ci parlait encore de spectacle vivant ) Jean-Pierre Léonardini est journaliste et critique dramatique, sans doute le plus connu d'entre eux avec Philippe Tesson, le père de Sylvain, en bien moins à gauche forcément . 

Jean-Pierre Léonardini retrace dans Qu’ils crèvent les critiques  (titre clin d’œil au spectacle de Tadeusz Kantor Qu’ils crèvent les artistes !), son parcours de journaliste, ancrée dans une pratique de trente ans au journal L’Humanité : des années 1960 aux années 1990, qui ont vu l’éclosion multiple de formes théâtrales, et l’érosion irrémédiable de la presse papier.

Il  revient sur sa drôle de vie de “spectateur salarié”, sous la forme de “mémoires en miettes”. 

Sans être une autobiographie, il dresse un  inventaire dans le désordre  de son  ’expérience de critique et ne cesse de rappeller l’importance du travail littéraire dans l’exercice critique…

“La critique est un exercice d’insatisfaction permanente. En luttant au jour le jour contre l’oubli, elle paie aussitôt redevance aux fantômes à venir.

 Pour Léonardini, parler du travail d’autrui ne peut passer que par une recherche dans l’écrit, la critique est un genre littéraire et l’explication de pourquoi l’on aime, ou pas, doit se faire autant que possible en raffinant sur l’expression. Le secret est là : se confronter à la pensée des autres, voir des œuvres et se fabriquer soi-même, tout en essayant de trouver sans cesse  le mot juste.

Quel est la fonction, la justification d'un critique ? Vaste sujet, sur lequel Jean-Pierre Léonardini, qui a énormément de choses à nous dire, revient avec intelligence et originalité. 

 Jean-Pierre Léonardini, Qu’ils crèvent les critiques !, Les Solitaires intempestifs, 192 p., 14 €

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Le jeune public aussi, du CP à la terminale, découvrira 11 films, du long métrage au film d'animation… sur la même thématique lors des séances scolaires. Le Festival les invite à partager des émotions en regardant un film sur grand écran et à vivre pleinement cette expérience de manière collective.

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Festiv.iel au Théâtre de la Croix Rousse

Le TXR organise la 4e édition de Festiv·iel, son temps fort annuel dédié au féminisme inclusif, aux cultures queer et aux questions de genre et de sexualité.

4 spectacles inédits vont déplacer le regard du public sur le sexisme ordinaire, les violences sexuelles, les communautés racisées queer, en créant de nouveaux imaginaires subversifs, drôles et joyeux.

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À partir du 27 novembre 7 JOURS, 7 FILMS JAPONAIS EN AVANT-PREMIÈRE À travers toute la France

Le Festival du cinéma japonais LES SAISONS HANABI de retour à partir du 27 novembre, à travers toute la France

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