Festival d'Annecy 2020 : présentation des Longs Métrages en compétition Officielle et Palmares
Les gagnants du Festival international du film d’animation d’Annecy viennent d'être annoncés ce samedi 20 juin.
C'est l'occasion idéale pour revenir en détail sur la Sélection Long Métrage en compétition Officielle de ce Festival Annecy qu'on peut voir en version on line depuis lundi dernier :
Les 5 films que le festival permet de voir dans leur intégralité :
Jungle Beat: The Movie, Brent Dawes (Maurice) 1h23, pour la première fois, un studio Mauricien est en compétition à Annecy. Le film "Jungle Beat" est une version long métrage de la série éponyme. Un groupe de quatre animaux, une éléphant, un singe, un rhinocéros et un hérisson, se retrouvent doués de parole suite à l’arrivée d’un petit extraterrestre dans leur jungle. D’abord surpris par son attitude, ils décident de l’aider à retrouver son vaisseau. Au cours du trajet, ils vont apprendre à se connaître..
Ginger’s Tale, Konstantin Scherkin (Russie) 1h28
Dans un château, une reine joue avec sa pierre de feu, elle invoque un chien d’or qui produit des pièces lorsqu’il court. Elle se jette dessus et les mange pour retrouver sa jeunesse. Qu’adviendrait-il si la pierre venait à lui échapper et si elle tombait, par hasard, entre les mains d’une jeune artisan frustré qui verrait dans cette richesse nouvelle le moyen de combler le vide qui lui enserre le coeur ?
Nahuel and the Magic Book, German Acuña (Chile) 1h38
Alors qu’il a perdu sa mère lors de la tempête qui le vit voir le jour, Nahuel est un jeune garçon terrifié par l’eau. Il est aussi très doué pour s’attirer des ennuis. Mais un jour, il trouve la solution à tous ses problèmes : un livre de sorts qu’il parvient à subtiliser à son gardien. Il peut désormais vaincre sa peur, mais son forfait a attiré le regard d’un puissant sorcier noir qui désire s’accaparer le livre et son immense pouvoir…
The Nose or the Conspiracy of Mavericks, Andrey Khrzhanovsky (Russie) 1h29
Qu’était la terreur de Staline pour les artistes ? En particulier ceux qui ont adapter des chefs d’œuvres, et en ont fait eux-mêmes ? Par des collages en papier découpé et des montages d’image d’achive, sur de la musique d’opéra, Andrey Khrzhanovsky explore cette question.
Kill It and Leave this Town, Mariusz Willczynski (Pologne) 1h27
À la mort de sa mère, un homme s’enferme dans ses souvenirs. Il crée la maquette d’une ville et y fait vivre les personnages de son imagination et de sa mémoire. Mais les vrais êtres, devenus vieux, s’invitent à leur tour dans son monde fantasmé et le poussent à aller voir au dehors. Une métaphore très sombre et dépressive de la réalité, dessinée à la main et en papier découpé.
Les 5 films dont le festival ne propose que des extraits:
Paradoxalement, ces 5 films faisaient sans doute les plus attendus des festivaliers mais pour des questions de droits de diffusion impossible de tout voir en intégralité :
Petit Vampire, Joann Sfar (France) 1h25, auteur de la bande dessiné éponyme. L’un des premiers héros de l’univers de l’auteur, qui a aujourd’hui près de 30 ans.
Lupin III The First, Takashi Yamazaki (Japon) 1h33, une nouvelle adaptation en long métrage des aventures du voleur Lupin III, exercice auquel s’était exercé rien de moins que Miyazaki dans le Chateau de Caligostro. Mais Lupin III est passé à la moulinette du numérique et de la 3D, un paris dangereux quand on connaît la richesse de mouvement de l’animé, la force des mimiques des personnages et le caractère fortement érotique et suggestif de certaines séquences.
Bigfoot Family, Ben Stassen, Jérémie Degruson (Belgique, France) : 1h36, après Bigfoot Junior en 2017, la famille est au grand complet, mais se retrouve de nouveau séparée quand le père d’Adam doit partir en Alaska pour se servir de sa renommé pour protéger un village. Le fils et la mère s’engagent alors dans un road-trip pour le rejoindre.
7 Days War, Yuta Murano (Japon) 01 h 28, deux jeunes japonais décide de fuguer avant d’être définitivement séparés l’un de l’autre. Pendant sept jours, avec des amis, ils vont se retrouver au coeur d’une mine de charbon désaffectée pour se la couler douce, jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’ils ne sont pas seuls dans la mine…
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary Rémi Chayé (France, Danemark) 1h22 : présenté en WIP l’année dernière, le très attendu film de Rémi Chayé, à qui l’on doit l’envoûtant et poétique "Tout en haut du monde", promet d’être haut en couleur, en musique, et en action. Le réalisateur et ses équipes racontent dans une longue featurette tout leur travail sur ce western animé, dans lequel ils retracent une histoire atypique d’une jeune fille qui refuse de rendre sa liberté une fois qu’elle y a goûté.
Les 10 films de la compétition Contrechamp :
Les 7 qui sont diffusés en intégralité sur Annecy Online
The Old Man – The Movie, Mikk Mägi, Oskar Lehemaa (Estonie) 1h27
Notre protagoniste, le Vieil Homme, reçoit la visite de ses petits-enfants, qui vont passer l'été dans sa ferme. Sans le faire exprès, les petits crétins laissent s'échapper sa vache, aussi précieuse que maltraitée. Maintenant, le Vieil Homme et sa descendance ont très exactement 24 heures pour retrouver cette satanée femelle, avant que ses mamelles pleines n'explosent et ne provoquent une apocalypse lactée.
Lava, Ayar Blasco (Argentine) 1h07
Les mass media ont subi une attaque massive. Un signal a interrompu les émissions de télé et de radio. Il n'y a plus de connexions internet ou mobiles. Tout le monde s'est retrouvé, face à son poste, devant une image hypnotique à la place de son programme habituel. Une image comme on n'en avait encore jamais vue. La radio n'émet plus désormais qu'un murmure lointain, semblable à un souffle. Et puis rien d'autre.
Accidental Luxuriance of the Translucent Watery Rebus, Dalibor Baric (Croatie) 1h20
Martin a essayé de combattre le système, et maintenant il est en fuite. Sara est une artiste conceptuelle. Ensemble, ils rejoignent la commune révolutionnaire à la campagne. La police est sur ses traces. L'inspecteur Ambroz sait que les bonnes questions sont plus importantes que les réponses. Parce que peut-être rien de tout cela n'est vrai.
My Favorite War, Ilze Burkovska Jacobsen (Lettonie, Norvège) 1h17
Voici l'histoire personnelle du réalisateur, Ilze, qui a grandi en Lettonie (URSS) au cours de la Guerre froide. Elle retrace le passage à l'âge adulte d'un individu qui décide d'échapper au conditionnement exercé par un régime autoritaire et puissant. Le film, pacifiste, souligne à quel point il est important que la liberté individuelle soit considérée comme un droit fondamental dans une société démocratique.
The Shaman Sorceress, Jae-huun Ahn (Corée du Sud) 1h25
Une fille muette et son père ont laissé chez moi un tableau intitulé "La Sorcière chamane". Cette représentation vaut mille mots. Une chamane dénommée Mohwa, qui vit avec sa fille muette Nang-yi et son mari, a pratiqué le chamanisme durant toute son existence. Un jour, son fils Wook-yi revient à la maison après plusieurs années d'absence, et après s'être converti au christianisme. Cela provoque un conflit et mène sa famille à la tragédie.
True North, Eiji Han Shimizu (Japon, Indonésie) 1h33
Après que son père ait disparu et que le reste de sa famille ait été envoyé dans un camp pour prisonniers politiques, tristement célèbre, en Corée du Nord, un jeune garçon va devoir apprendre à survivre dans des conditions difficiles, trouver un sens à sa périlleuse existence, et peut-être même s'échapper.
The Knight and the Princess, Bashir El Deek, Ibrahim Mousa (Arabie Saoudite, Egypte) 1h36
Une histoire vraie mais dont la fin a été revisitée. Un jeune guerrier est résolument déterminé à sauver des femmes et des enfants qui ont été enlevés par des pirates. Cela le conduit à tomber amoureux d'une princesse et à devoir affronter un tyran brutal ainsi que son perfide sorcier.
Les 3 dont ne sont diffusés que des extraits
Beauty Water, Kyung-hun Cho (Corée du Sud) 1h25
Une femme en surpoids devient dependante à une étrange eau qui la rend belle, mais qui est aussi très toxique. Jusqu’où ira-t-elle pour devenir et rester belle ?
On Gaku: Our Sound!, Kenji Iwaisawa (Japon), prix de la meilleure musique originale pour les longs métrages, 1h11
Des lycéens s’ennuyant décident de monter un groupe de musique pour combler le vide qui les entoure et le silence qui les écrase.
The Legend of Hei, Ping Zhang (Chine) 1h41
Chassé de sa forêt par l’urbanisation galopante, un esprit ayant la forme d’un chat se retrouve à errer en ville. Elle découvre alors qu’elle n’est pas leur seul esprit habitant cet étrange territoire, et qu’il existe une autre forêt, elle aussi habitée...
Palmarès
Le jury long-métrage a décerné :
- Le Cristal du long-métrage à Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, de Rémi Chayé
- Le prix du Jury a été remis à Andrey Khrzhanovsky pour The Nose or the Conspiracy of Mavericks
- La mention du Jury récompense Mariusz Wilczynski pour Kill It and Leave this Town
Du côté du jury Contrechamp :
- Le prix Contrechamp a été remis à My Favorite War d'Ilze Burkovska Jacobsen
- La mention du Jury revient à The Shaman Sorceress de Jae-huun Ahn
Après le Cristal d'Or pour J'ai perdu mon corps l'an passé ( voir photo) et Funan il y a deux ans, c'est donc la troisième année consécutive qu'un film remporte la récompense supreme.. Cocorico !!