"L'approche visuelle qu'a Jean-Luc Bertini de la solitude va bien au delà de la conception communément admise, à savoir ce que nous éprouvons lorsque nous sommes tout seul. Il montre aussi la solitude des espaces inhabités. Pour lui, il n'est pas nécessaire qu'il y ait des humains pour qu'il y ait solitude - exception faite de la présence subjective du photographe. Il existe aussi une solitude des objets -des voitures, caravanes, édifices anonymes, panneaux de circulation, maisons -dont on aurait pu les croire exempts puisque inanimés. Et pui, ce qui ne surprendra guère, il y a celle de l'homme seul parmi ses semblables."
Suivent des photos qui nous entraînent d'une fête foraine au Nouveau-Mexique à une forêt des Appalaches,; là un homme dans un bar du Montana, chapeau de cow-boy vissé sur la tête semble assoupi alors que sur la page de gauche s'étend l'immensité de la nature occupée seulement par deux chevaux.
Stations service, blocs de bâtiments qui apparaissent quasi écrasants, grande surface, parking, manifestants pro life, famille sur la plage de Coney Island, portraits d'hommes seuls au regard grave, lotissement, taxis jaunes, Amish se baignant, formations rocheuses de Monument Valley dans la brume ....
Américaines Solitudes trace un portrait d'une Amérique dans toute sa diversité ethnique et socio-économique et son immensité. On finit même par se demander si être américain a un sens tant la vie d'un endroit à l'autre de ce pays semble différente;
Octobre 2020: Actes sud