
J'ai beaucoup entendu parler du roman Le bal des folles au moment de sa sortie mais je ne l'ai lu à l'époque.
Au moment où l'histoire est portée à l'écran (pas au cinéma mais sur la plateforme Amazon Prime Vidéo) par la comédienne et cinéaste Mélanie Laurent, une bande dessinée adaptée du roman est aussi publiée.
C'est par ce support que j'ai suivi l'histoire de ces femmes dites folles.
A l'époque, c'est à dire à la fin du XIXème siècle, on est ainsi diagnostiquée qu'on soit épileptique, hystérique (encore aujourd'hui dès qu'une femme crie trop fort, n'est elle pas traité d'hystérique ?), maniaque ou comme c'est le cas de l'héroïne qu'on ouvre un peu trop sa bouche pour dire des choses qui paraissent insensées.
Bien-sûr ce qui frappe avec notre regard contemporain c'est la façon dont la femme est objectivée sous prétexte d'être folle.
Examinée sous toutes les coutures sans respect et comme si elle n'était qu'un cas et pas un être humain; utilisée comme cobaye par la médecine et en particulier par Charcot; et plus choquant encore déguisée et moquée, livrées comme des esclaves au regard du Tout-Paris (celui des puissants et des riches) lors du bal des Folles qui a lieu à la carême.
Je ne pourrais pas me prononcer sur ce que cette adaptation illustrée apporte au roman initial mais j'ai beaucoup aimé le parti graphique des autrices : proposer des dessins comme des aquarelles pour mettre en lumière une facette de l'histoire pas particulièrement connue.
Impossible de ne pas penser à la façon dont les hommes ont toujours pensé qu'ils avaient le droit de contrôler le corps des femmes. La lutte pour le droit à l'avortement toujours d'actualité en est un des exemples.

Un roman graphique écrit et dessiné par Véro Cazot et Arianna Melone. ALBIN Michel