Michel Pastureau écrit à ce sujet :
"Ce sont les artistes qui les premiers, à partir des années 1900, ont peu à peu redonné au blanc et au noir le statut qui avait été le leur avant la fin du Moyen-Age ; celui de couleurs à part entière" (je vais envoyer un livre à ce prof de dessin qui m'avait fait copier ces lignes))
Ce livre s'inscrit dans une série commencée il y a 20 ans. Michel Pastureau a ainsi consacré d'autres livres aux couleurs bleu, noir, vert, rouge et jaune.
Ce beau livre retrace la longue histoire de la couleur blanc en Europe de l'Antiquité la plus reculée jusqu'aux sociétés contemporaines. Il aborde tous les aspects de la couleur de la création artistique aux pratiques sociales en passant par les savoirs scientifiques, les morales religieuses, les symboles et le lexique.
Comme les volumes précédents,le livre est très richement illustré, il revient sur des idées reçues et c'est passionnant par la multitude d'angles proposées et par ce que cela raconte sur nos sociétés.
"Cette primauté hygiénique du blanc sur les autres couleurs n'a rien de physique ou de chimique, encore moins de physiologique. C'est une primauté symbolique, idéologique, archétypale, qui renvoie à l'aube de la vie sociale et des premières pratiques de teinture, lorsque l'être humain usait de la couleur avec parcimonie : le blanc tendait à être assimilé à ce qui était propre; le noir, à ce qui était sale; et le rouge, à ce qui était coloré".
A propos de l'auteur :
Michel Pastoureau est historien, spécialiste des couleurs, des images, des emblèmes et du bestiaire et directeur d'études émérite de l'école pratique des hautes études où il a occupé pendant 37 ans la chaire d'histoire de la symbolique occidentale.
Outre sa série dédiée à l'histoire culturelle des couleurs, il a consacré une autre série à l'histoire culturelle des animaux et publié entre autres Une histoire des rayures et des tissus, Bestiaires du Moyen Age ou l'Étoffe du Diable.