Que le destin bascule : un regard inédit sur la réinsertion
" Ce que montrent certaines études, c’est que les filles échappent aux contrôles. Les policiers ont en tête un certain nombre de catégories liées au genre, et un individu suspect est un individu de sexe masculin. De la même façon, au niveau judiciaire, le parquet poursuit moins souvent, ou proposera des mesures alternatives. » Des représentations de genre qui influent donc sur la façon dont la justice est rendue."
Dans ce percutant récit autobiographique, dont le titre est emprunté à une phrase du morceau <Mauvais Oeil du groupe de rap Lunatic Basile de Bure, jeune journaliste va se voir proposer par l'association APSF l'animation d'un atelier d'éducation aux médias auprès de personnes condamnées par la justice à effectuer des TIG (Travail d'Intérêt Général).
Issu d'un milieu privilégié, Basile de Bure se rend vite compte à quel point ces rencontres vont faire office d' électrochoc pour lui et va alors voir voler en éclats tous ses aprioris.
Cet électrochoc, le lecteur le percoit aussi en en apprennant un peu plus sur Baya, Gabriel, Krimo ou Ezra, des êtres humains avant tout derrière ses actes réprimés par la loi.
Romancier-enquêteur, Basile de Bure plonge au fond des sujets durs: les enfances chaotiques, la délinquance, la stigmatisation et la refonte nécessaire du système pénal.
Ce récit personnel et touchant porte un regard inédit sur le fameux concept de l'inégalité des chances mais aussi plus globalement sur le monde judiciaire et sur les réinsertions, dispostif qui a une place essentielle dans la lutte contre la récidive.
Que le destin bascule, Basile de Bure, Flammarion, 390 p., 21 €., octobre 2022