Un soir de Gala : du très grand Vincent Dedienne!!
Lors du dernier festival Lumière on avait rencontré l'acteur et humoriste Vincent Dedienne qui avait lors de la cérémonie du prix lumière rendu hommage à Tim Burton en interprétant une version adaptée de Papa, Maman de George Brassens et en citant tous les films du réalisateur.
On a retrouvé avec grand plaisir le même Vincent Dedienne jeudi dernier à la Bourse du travail car il est venu jouer pour la première fois sur Lyon son nouveau seul en scène "Un soir de gala".
L’humoriste et comédien a livré un spectacle particulièrement jouissif et décapant, qu'on est heureux de vous raconter en détail sans trop spoiler quand même
Sur scène, un piano particulièrement imposant. Mais Vincent, pantalon noir et veste noir sur chemise blanche, nous annonce d'emblée la couleur : il n'a jamais su en jouer, donc que personne ne s'attende à entendre de grandes envolées de cordes.
Très vite, on va comprendre que ce piano en fait lui sert de prétexte, sorte de paravent lui permettant de partager son univers à son public, un univers à mi chemin entre un one-man-show d'apparence classique et des sketchs particulièrement bien écrits, qui mettent en scène des personnages pas "piqués des hannetons "(désolé pour cette expression certes un peu désuète mais que Vincent ne renierait certainement pas)..
Vont ainsi tour à tout faire irruption autour de Vincent et de son piano : un vieil homme dont l'hobby était d'aller avec son grand ami assister aux obsèques des célébrités jusqu'à ce que la grande faucheuse s'en mêle, une fillette pas des plus réjouies d’assister au remariage de son père , une employée d’agence de voyages stressée et sa collègue Marie-Domitille au prénom si compliqué à retenir, la riche épouse d’un propriétaire de terres viticoles et sa bonne qu'elle maltraite à loisir, un chorégraphe peu bienveillant ou encore un journaliste de matinale cocaiomané jusqu'à la moelle et arrogant itou ( toute ressemblance...)..
Bref, toute une galerie de personnages réjouissants, agaçants, ou les deux à la fois, à la fois si proches de nous pour la pointe d'universalité et avec cette pointe de folie et de décalage qui entraine immédiatement l'hilarité d'un public certes très vite acquis à sa cause.
Après son premier spectacle, déjà épatant mais qui remonte à désormais six années, Vincent Dedienne hausse encore le niveau et force notre admiration par la qualité de sa plume - et aussi celles de ses collaboratrices Juliette Chaigneau, aussi à la mise en scène ainsi que Mélanie Le Moine et Anaïs Harté.
Un univers bien à lui qui fait parfois penser à celui de son grand ami Vincent Delerm, notamment lorsqu'il nous parle de la « chagreur » ce sentiment qui lui sied à merveille situé quelque part entre le chagrin du temps qui passe et la peur d'un futur qu'il imagine cruel.
Comme il le dit lui même, « La vie est un péage, on passe et puis c'est tout. C'est triste un péage ».
Tendresse, émotion, un peu de cynisme, une pointe d'humour absurde, une pincée d'humour un peu plus noir : le cocktail d'un soir de gala était des plus gouteux.
Il faut dire que Dedienne manie l’irrévérence avec une jubilation sans faille qui a fait le bonheur d'un public de la Bourse du Travail ravi d'accompagner son second spectacle, en attendant le troisième qu'on imagine déjà forcément du même niveau..
Un soir de gala, actuellement en tournée et à l'Olympia en avril 2024
Vu ce soir #unsoirdegala second spectacle de Vincent dedienne ou le talent d écriture et de jeu du comédien force l.admiration...un jeu de massacre virtuose et jubilatoire de bout en bout.. pic.twitter.com/KQlMS0k3Or
— Baz'art (@blog_bazart) April 20, 2023