Ozu, le grand maitre du cinéma japonais, sur tous les fronts
Disparu en 1963; Yasujiro Ozu, sans doute le plus célèbre des réalisateurs de l’âge d’or du cinéma japonais, est le cinéaste de chevet d’un grand nombre de réalisateurs, dont le Prix Lumière 2023, Wim Wenders, qui lui consacre un film, Tokyo-Ga, en 1985.
Yasujiro Ozu est l'auteur d'une cinquantaine de films classiques tels que "Gosses de Tokyo", "Printemps tardif", "Fin d’automne", ou encore son dernier film le Goût du saké en 1962
Si son œuvre, composée de 54 films, fut longtemps jugée trop japonaise, elle nous apparaît aujourd’hui comme intemporelle et universelle.
LES 6 FILMS INEDITS ET RESTAURES
À l’occasion des 120 ans de sa naissance et des 60 ans de sa mort, le festival présente six de ses œuvres en restaurations inédites, avant une grande rétrospective à l’Institut Lumière cet hiver.
Comme il est important de faire exister au plus grand nombre ces six films incroyables d’un des grands maîtres du cinéma, et cela sur tous les médias possibles, en France , ces six films seront réédités par Carlotta en 4K pour une sortie en salles à partir du 25 octobre* et dans une très belle sortie vidéo collector prévue pour début 2024.
Toujours semblables, et toujours renouvelés, les films de Yasujiro Ozu (1903- 1963) racontent encore et toujours la même histoire simple, toujours celle des mêmes personnes dans la même ville, Tokyo et arrive formidablement à nous toucher au coeur. Par exemple, découvert pour notre part lors du festival Lumière, "il était un père" réalisé en 1942, après avoir écrit le scénario 5 ans plus tot met en scène avec finesse et intelligence la mutuelle et fertile déconvenue entre un père et son fils.
OZU EN 3 CODES
En six films projetés à Lumière, l’univers de Yasujiro Ozu se déploie selon des codes très précis.
Film noir : Femmes et voyous (1933), drames sereins : Il était un père (1942), Récit d’un propriétaire (1947), Les Sœurs Munakata (1951), tragédie magnifique : Une femme dans le vent (1948), et comédie dramatique : Dernier caprice (1961), ont tous en commun une narration sourdement bouleversante dont le thème central est le cycle de la vie qu’il faut vivre au présent. Dans Dernier caprice, Yasujiro Ozu qui se sait malade, livre son avant-dernier film. Une œuvre que l'on peut voir comme testamentaire à travers le personnage du vieux Banpei , propriétaire d'une brasserie autrefois prospère qui voit son chiffre d'affaires baisser cruellement. Mais Ozu déjoue les attentes d'un film qui aurait pu etre sombre et crépusculaire en se piquant cette fois d’une légèreté pleine de tendresse, qui force le ton de la dramaturgie en une comédie souvent légère, en tout cas, assez inattendue.
Le Livre, Ozu, Pascal Alex Vincent
Ozu mit toute sa vie à concevoir sa propre grammaire, d’une stupéfiante beauté, et contribua à inventer le septième art en Asie.
Ozu est "le plus japonais des cinéastes" et aussi le plus sensible à la manière dont l'homme demeure étranger à lui même.
C’est une traversée passionnante du premier siècle du cinéma japonais et de l’œuvre foisonnante d’Ozu que cet ouvrage propose de raconter.
Et il le fait à travers de nombreuses anecdotes inédites, le portrait de ses principaux collaborateurs (dont les stars Setsuko Hara et Kinuyo Tanaka, ou son acteur fétiche Chishu Ryu) et plus de 240 photos ou documents rares, issus des fonds de la Shochiku, de Carlotta Films et de la famille du cinéaste.
Un livre qui comme Win Wenders le dit il faut traiter Ozu: " comme un objet sacré qu'on mettra un jour dans son testament"
Paru le 13 octobre 2023 aux éditions de la Martinière
co édition avec Carlotta films
Présentation par Carlotta films de la retrospective Ozu dans le cadre du festival Lumière le samedi 14 octobre- Crédit photo: Festival Lumière- JJ Mege
* retrouvez à partir du 25 octobre prochain l'événement Ozu dans les salles de cinéma avec les sorties de UNE FEMME DANS LE VENT et LES SŒURS MUNAKATA, deux films avec l'actrice et réalisatrice Kinuyo Tanaka.