Lèvres rouges, langue verte- on a lu Mo Yan , prix Nobel de Littérature 2012
La pensée de celui que vous auriez voulu être, mais que vous n’êtes pas devenu, vous hantera toujours. Voilà pourquoi la vue d’un forgeron a quelque chose de rassurant pour moi, et pourquoi les sons éclatants du marteau sur l’enclume m’émeuvent si profondément. Pourquoi également, lorsque je me suis lancé dans l’écriture romanesque, j’ai eu envie de parler d’un forgeron battant le fer.
C'est notre premier livre que l'on lit de Mo Yan. Première incursion dans l'oeuvre de ce maître chinois de la littérature, prix Nobel 2012, et l'où on découvre avec grand plaisir une écriture qui se veut à la fois simple et truculente, faussement naïve, notamment lorsqu'elle critique la société chinoise contemporaine.
Son nouveau livre Lèvres rouges, langue verte rassemble onze nouvelles écrites entre 2005 et 2020. La plupart des nouvelles qui composent le recueil s’amusent d'une sorte de double de fiction de l'auteur, dont le village natal profite allègrement pour attirer les touristes et prospérer à ses dépens ce qui lui permet de rassembler des anecdotes qu'on imagine authentiques, souvent pleines d'humour dans un style très métaphorique
C'est parfois difficile de se retrouver parmi les références culturelles chinoises et les noms des personnages mais l'auteur sait brosser avec ce qu'il faut d'humour et de réalisme un portrait assez saisissant de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Mo Yan, Lèvres rouges, langue verte, aux éditions du Seuil. Traduction : Chantal Chen-Andro et François Sastourné. Paru le 26 janvier 2024.
Seuil, 400 p., 24,50 €, numérique 18 €.
« La pensée de celui que vous auriez voulu être, mais que vous n'êtes pas devenu, vous hantera toujours. »