Baz'art  : Des films, des livres...
10 janvier 2013

Le beau retour aux sources de Cali...

caliUn peu comme j'ai pu le faire avec Biolay, j'ai un peu suivi avec Cali la même courbe que l'opinion publique, dans sa grande généralité, a pu également suivre avec lui.

En effet, à l'aube des années 2000, j'avais  découvert avec un vrai enthousiasme ce chanteur catalan apparaitre avec son épatant premier album.

L'amour parfait   a en effet  tourné énormément sur ma platine, et contient plusieurs titres qui deviendront des tubes : C’est quand le bonheur ?, Pensons à l’avenir et Elle m’a dit.

J'aimais beaucoup sa plume, subtile et exaltée, à vrai dire, une nouvelle façon de décrire la violence des sentiments amoureux, et des passions qu'elles qu'elles soient. Son univers  exalté, engagé, lyrique m'emportait, m'épatait, me charmait.

J'aimais bien aussi le bonhomme fievreux. Ses mélodies, mélangeant cordes et musicalité plus folk, accompagnaient parfaitement ses textes fievreux.  Cali était un des rares  à plaire à la fois à la critique branchée et au public. A la fois invité au festival des Inrockuptibles puis couronné par le prix Constantin,  ses deux premiers disques rencontraient également un très beau succès public.

Son second album, intitulé Menteur et sorti en 2005, me séduisit tout autant :  ses deux morceaux les plus emblématiques, Je m'en vais et la fin du monde pour 10 minutes étant notamment, parmi plein d'autres,  des morceaux qui m'épataient toujours  par la force de l'écriture  et la puissance des orchestrations.

.Hélas comme dans toute lune de miel, il a fallu des nuages, et ils apparurent avec  la parution de son 3e album, l'espoir qui laissait entrevoir une vraie panne d'inspiration chez Cali.  Par ailleurs, l'image qu'il renvoyait dans les médias m'agacait beaucoup, d'exalté, il devint incontrolable et hystérique, pas vraiment le genre de personnaltié que j'adore. Et ses engagements politiques, incontestables sur le fond, me génaient sur la forme, tant Cali en faisait des tonnes et semblait faire un sort aux mots subtilités ou nuances ( mes mots préférés du vocabulaire :o)

Et son 4eme album, et la La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur  qu'il commercialisa en 2010,  m'avait paru aussi prétentieux et obscur que son titre, et avait définitivement rompu mon lien avec ce chanteur.

Là encore, je n'étais pas le seul, car ces dernières années, le "Cali-bashing" s’est bien porté chez les journalistes et sur les réseaux sociaux. Je n'aime pourtant pas hurler avec les loups, mais là j'avouais que pour Cali, je surfais sur la vague et brulais comme les autres celui que j'avais tant adoré.  D'ailleurs, un peu comme Bénabar , Cali continua d'avoir ses fans de la première heure qui restait très fidèle à l'artiste, alors que dans le même temps fleurissaient un peu partout des critiques volontiers acerbes, voire franchement agressives.

 Du coup, je ne suivais plus vraiment l'actualité de Cali et lorsque j'ai appris à la rentrée qu'il allait sortir un nouvel ablum, son 5ème, intitué  Vernet-les-Bains, du nom de son village natal des Pyrénées-Orientales, je ne pensais même pas que j'allais l'écouter, persuadé que Cali allait perdurer dans cette voie de l'outrance et du grotesque.

Or, les premiers échos que j'entendis de l'album, furent, même venant de ceux qui l'avaient détruit, trés élogieux. Du coup, après l'avoir entendu sur Deezer, j'ai décidé de demander le CD au père Noel et ne fut pas déçu, tant Vernet les Bains est pour moi un très grand album dont les morceaux ne cessent de trotter dans ma tête.

Après les exubérérances de ses précédents Album, Cali revient avec un vrai bonheur à l'épure, à la sobriété, et nous plonge avec délice dans un univers intimiste aux ballades sentimentales où se mêlent piano ou guitares folk.

Cali, voix émue, musiques nues (piano, cordes, guitare sèche), égrène son regard sur l'amour en changeant plusieurs fois d'angle. Un enfant regarde ses parents se déchirer (Mes vieux cinglés, déchirante complainte, une vieille dame se retourne sur son passé ( Une femme se repose), un quadra ne veut pas se laisser quitter ( L'amour est eternel)...Cali touche au plus juste par sa franchise et sa fougue inaltérée.

Vernet-les-Bains est un disque où la sensibilité se ressent à chacune de ses notes, et chacun de ses textes. Ce nouvel et cinquième opus parait le plus se rapprocher d'un retour aux sources. Pour écrire et composer ce nouvel opus, Cali est reparti sur les traces de sa jeunesse, à Vernet-les-Bains, village où il a grandi. C'est là qu'il a retrouvé l'inspiration, après une décennie passée sur les routes sans vraiment prendre le temps de profiter de son entourage et des choses simples de la vie.

Prenant le soin de ne plus se méler de politique et d'engagement , et évitant ainsi de tomber dans l’écueil de l’éternel retour polémique sur fond de satyre sociale, Cali  dépeint  magnifiquement sa condition d'homme romantique, assoiffé d'amour.  Pour cela, il s'appuie sur des chansons piano-voix, des orchestrations folk, des mélodies sans plus l'once d'une  grandiloquence pour une exploration des rêves d’amour déçus, des échecs fatals, des défaites intimes…

Cet album à l'écriture  toujours juste et touchante se reflète dans les douze morceaux de l'album, pratiquent tous sombres et tristes, excepté le dernier morceau , Happy End Sur ce morceau, Cali a invité tous ses amis et confrères, de  Miossec à Bénabar,  et  Cali  y est gentiment  brocardé pour son incapacité à être leger, et son impossibilité à écrire une chanson qui finit bien, lui, qui comme beaucoup d'artiste preférent toujours faire sonner tragédie et beaux vers. Personnellement, aimant aussi me coté de mon coté complaisant dans le tragique, j'apprécie énormément le clin d'oeil.

 Mais ma préférée de l'album, reste peut être son premier single,  L'amour est éternel, qui est l'histoire d'une personne qui vit l'amour mais qui se questionne pour savoir quand est-ce que tout sera fini. Il ne veut pas que ça s'arrête mais, en même temps, s'interroge et forcerait presque l'autre à lui dire que c'est fini…L'amour comme éternel inconfort, quoi de plus vrai et beau à entendre? 

Bref, un Cali revenu en grâce pour le plus grand bonheurs des amateurs de bonne chanson française. Un retour très cali....tatif!!!!

 

 

 

   
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
 

 

l'E
Commentaires
B
avec toi définitivement c'est sur la musique qu'on se rapproche le plus, j'en suis convaincu ...c'est marrant car en meme temps c'est mes gouts musicaux que j'assume le moins :o)...quant à mon penchant pour le calembour c'est un gros probleme, c'est totalement inné dans ma tete de faire des jeux de mots, mais à la différence de Ruquier, je ne ris pas en les faisant, enfin je crois pas :o) je me refreine pour pas en mettre dans tous mes billets :o) gros bisous à toi Potz...
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P
J'ai exactement le même parcours que le tiens avec Cali : j'ai aimé les 2 premiers albums et après j'ai abandonné le bonhomme. A tel point que je n'ai même pas pris la peine d'essayer de découvrir son nouvel album. Ton article élogieux me donne envie de faire un petit tour sur Deezer :)<br /> <br /> <br /> <br /> La chute de ton article m'a un peu fait penser à du Laurent Ruquier... en guise de reconversion pro, tu pourrais lui envoyer ton CV ;) <br /> <br /> <br /> <br /> Gros bisous mon filou et très bonne soirée !
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M
Comme toi, j'avais été enthousiasmée par les 2 premiers albums et terriblement déçue par le 3° que je n'ai même pas réussi à écouter en entier je crois. A tel point que j'ignorais même qu'il y en avait eu un 4°. Du coup je vais écouter celui-là tiens ! Merci pour ce bel article. Bonne journée !
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I
J'avoue très peu connaitre et il va peut être falloir que je profite de ce dernier album pour le découvrir !
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