Baz'art  : Des films, des livres...
19 août 2016

Trois romans français de la Rentrée littéraire 2016 sous le feu de nos critiques..

Ca y est, comme on l'a dit hier matin, la rentrée littéraire a fait son entrée fracassante depuis hier dans toutes les librairies de France et de Navarre...

Et depuis quelques semaines déjà on a réussi, Michel et moi à lire une (malheureusement infime) partie des 550 romans de cette rentrée histoire de faire le tri dans ce qu'il faut vraiment lire dans cette intense production littéraire hexagonale ... Voici donc le fruit de nos toutes premières lectures si on se fie à la chronologie de nos lectures, on commence par celles qu'on a lu en juillet dernier  ..

Bon , on avoue que ca commence un peu tièdement mais on vous rassure :  cela ne va pas durer et que dans les semaines à venir nos coups de coeur et emballements vont venir très vite..

1. A ma place, Claire Huynen ( le Cherche Midi)

a ma place

  " Je sais pourtant que notre amitié était hors normes. Dès son début. Elle n'était pas faite d'élans, d'embrassades, de fougue. Mais d'une sérénité tranquille. de l'évidence d'être ensemble et d'une confiance absolue. Immédiate".

Récit d'une amitié fusionnelle qui va évoluer sur la mauvaise pente, celle de la toxicité et de la trahison ce nouveau livre de la romancière belge Claire Huynen pourrait séduire, mais déçoit assez rapidement.

Roman trop court, peu incarné, " A ma place" souffre surtout de sa comparaison avec d'autres romans à la thématique proche, comme le Respire d'Anne Sophie Brasme, autrement puissant et prenant.

« Ce qui me laissait plantée là, je n’arrivais pas à l’exprimer. Pourtant, j’en comprenais confusément le sens. C’était quelque chose de l’ordre de l’adieu. Pas à la maison. Pas à Franck, non plus. Mais à notre amitié. "

Une lecture hélas décevante, la faute avant tout à une narration qui manque de densité,  à des personnages  qui n'évoluent jamais, la fauteaussi  à un récit qui fait du surplace et qui surtout évite soigneusement d'aborder le vif du sujet, en ne traitant jamais vraiment l'objet de la trahison proprement dite, mais seulement ses effets, et encore de façon jamais vraiment  fontalement.

Résultats des courses : A ma place, malgré une plume assez élégante, manque vraiment de chair et de passion pour laisser une trace durable dans l'esprit du lecteur qui risque de lire d'autres romans bien plus marquants lors de cette rentrée littéraire..

 2. Légende, Sylvain Prudhomme ( Gallimard- édition l'Arbalète)

legende

 "Je veux raconter cet endroit, avait dit Matt  à Nel en revenant du rendez vous.  Il y a tout eu dans cette boite, sur fond de taureaux et d'étangs de camargue: l'éxubérance joyeuse des années 60, la rébellion des années 70, les paillettes des années 80,  la drogue le SIDA les premiers DJ, la crise des années 90."

On peut tout d'abord chaleureusement  remercier Babelio et les éditions Gallimard pour ce livre lu dans le cadre de Masse Critique, d'un auteur dont on avait entendu parler avec son oeuvre précédente, "Les Grands", qui avait connu un certain écho. 

Ce récit  un peu nostalgique sur une époque révolue  suit la destinée de deux frères qui ont marqué la Provence des années 70-80  autour d'un  lieu mythique : la Chou, une maison perdue au milieu d'une pinède où se passaient des fêtes  particulièrement remarquables et remarquées.

Cette  trajectoire de Christian et Fabien, ces deux frères maudits disparus depuis, est remise au gout du jour par le cousin de ces deux frangins, devenu photographe et berger et surtout par  l'ami de celui ci, un documentariste australien interessé pour faire un film  sur eux.

Cette épopée foudroyante est l'occasion de revenir sur des années où se mélangent drogues, insouciances fêtes, puis l'arrivée terrible  du SIDA  et de nous dire que contrairement à ce que la littérature française nous a souvent montré, ce genre de destinées incroyables ne s'est pas déroulé qu'à Paris et que le Chau n'a rien à envier aux Célébres Palaces ou autres Barons...

 Un reportage et un témoignage interessants de cettte jeunesse de années 80- les deux cousins sont fortement inspirés de deux frères ayant réellement existés, comme c'est indiqué à la fin du livre-  ainsi qu'en parrallèle de la vie des bergers en Haute Provence, le décor de ce coin de Provence méconnu étant un des intérêts les plus notables du roman.

Dommage que l'écriture  de Sylvain Prudhomme soit si froide, si distante- un mal récurrent d'une bonne partie de la littérature française- qui fait que l'on suit ces destins pourtant interessants sur le papier sans vraiment d'empathie, et encore moins de passion.. 

tous les livres sur Babelio.com

  3. La trève  de Saïdeh Pakravan  (Belfond) 

treve

"J'arrive", dit-il sur la radio. "Quoi de neuf ? "
"Rien qui vaille le déplacement", lui répondit le brigadier de l'accueil. 
"Comment ça, rien ? Pas de putes dans le panier à salade, pas de bagarres, pas de violences conjugales? "

On finit cette première revue de romans français de la rentrée avec "  La Trève"  de Saïdeh Pakravan qui sort la semaine prochaine, le 25 aout chez Belfond...: 24h chrono, 24 heures dans la vie quotidienne américaine, 24 heures où pour la première fois les flics vont passer leur temps à faire des Sudoku. 24 heures sans crimes, sans violences, sans maltraitance, sans vengeance, sans vol, sans voie de fait, sans sexisme, sans homophobie, sans racisme. Ouis les américains moyens de cette fable vont vivre 24heures d’un rêve éveillé: “Vive la trêve” .

Bon, en effet la fable est  ambitieuse, originale et plutôt efficace : on suit les 24 heures de plusieurs personnages qui auraient pu être confrontés à la violence, bourreaux ou victimes, heures et instants décisif où tout bascule.

En bref, voilà un roman certes souvent agréable à lire sans être  pour autant transcendant  : Saïdeh Pakravan, simplifie, évite de trop approfondir et passe finalement un peu à coté de son sujet ..Dommage!!

 MD

 

Commentaires
A
D'habitude, à chaque rentrée littéraire, j'ai quelques envies. Là, aucun livre ne sort du lot je trouve. Parmi les 550, je devrais quand même bien en trouver un qui me plaise... Normalement.. Pour le premier que tu as chroniqué, je vais un peu dans ton sens. On tourne en rond. Des histoires comme ça, j'en ai plein mes étagères. Même si en fait j'apprécie plutôt ce genre d'histoire, j'ai quand même toujours l'impression de lire le même livre.
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