Livres sur le cinéma spécial cannes 2017
Comme chaque année, profitons de la période du Festival de Cannes pour sélectionner quelques récentes parutions sur le cinéma en lien plus ou moins direct avec la croisette et, pour 2017, voici les 5 ouvrages qui nous ont particulièrement fait de l'oeil..
Un grand réalisateur, deux immenses actrices, une filmographie particulière et des répliques de films cultes voilà ce qui compose cet échantillon du jour ..
1.Danielle Darrieux, une femme moderne ; Clara Laurent – éditions Hors Collection.
« Quelle autre actrice en France et dans le monde peut se targuer d’avoir débuté sa carrière à 14 ans à peine pour la finir à l’âge de 93 ans ? »
Danielle Darrieux vient de fêter ses 100 ans le 1er mai. : C’est une mémoire du cinéma à elle toute seule, elle a tourné avec Billy Wilder, Max Ophüls, Julien Duvivier, Henri Decoin, Joseph Mankiewicz, Paul Vecchiali…
Cette biographie complète et documentée de Clara Laurent nous plonge dans la carrière exceptionnelle de ce "phénomène unique en son genre » qui a récemment prête sa voix à la grand mère de Marjane Satrapi dans Persepolis.
De rôles jeune fille un peu mièvre, en passant par des films de la nouvelle vague, elle a même été nommée Chevalier de la Légion d'Honneur, elle aura incarné plus de cent rôles, et joué dans une trentaine de pièces de théâtre depuis ses débuts, très jeune, à l’âge de 14 ans, jusqu’à sa dernière apparition au cinéma, en 2010, dans Pièce montée de Denys Granier-Deferre.
Au delà de l'analyse détaillée et passionnante de nombre de films tournés par Darrieux c'est aussi tout un pan de l'histoire des femmes des années 40 à 80 qui nous est raconté à travers la carrière d'une actrice extraordinaire qu'il est urgent de redécouvrir.
Un vrai beau livre avec une jolie sélection de photos en milieu d'ouvrages.
2. Mondes imaginaires; Le cinéma de Manoel de Oliveira; Nicolas TRUFFINET (sous la direction de.)
Décédé en juin 2015 à l'age de 106 ans, le cinéaste portugais Manoel de Oliveirafut pendant longtemps le plus vieux cinéaste en activité. Il connut le temps du muet, fut frappé par la censure salazariste avant de retrouver le chemin du cinéma et de recevoir, déjà centenaire et toujours en activité, une Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes.
Créateur de mondes hanté par les traces du passé, il dirigea les plus grandes vedettes : Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni, John Malkovich… Son œuvre, plastiquement somptueuse, emprunte ses multiples influences à la littérature, au théâtre, à l’opéra.
Cinéaste exigeant sans être inaccessible, grand expérimentateur salué par la critique, Manoel de Oliveira n’a jamais cessé de s’interroger sur les formes du discours cinématographique : comment raconter, comment représenter, comment mettre en scène ? Véritable théoricien de l’imaginaire, il trouve sa place parmi les créateurs majeurs du XXe siècle.
Les meilleurs spécialistes du cinéma de Manoel de Oliveira interviennent dans cet ouvrage collectif: Mickaël Robert-Gonçalves, Sara Ri, Matthieu Santelli, Mathias Lavin, Frédéric Majour, Anna Marmiesse, Mathieu Macheret, Sandrine Rinaldi et Nicolas Truffinet qui en assurent la direction.
Une biographie forcément moins accessible et populaire que celle de Danielle Darrieux mais qui ravira les adeptes d'une cinéphilie ouverte sur le monde et sur les langages cinématographiques différents.
3.LE CINEMA ITALIEN APPASSIONATO; Georges Appache ( Editions du Rocher)
« Sa richesse, le cinéma italien la tient aussi de sa diversité inouïe. Au fond, il aura su embrasser tous les genres, du comique le plus pur – la fameuse comédie « à l’italienne » – à la réflexion philosophique la plus sophistiquée en passant par le drame sentimental, la tragédie sociale, voire le western ou le péplum. Cette diversité, l’âge d’or de ce cinéma aura su l’incarner à travers une pléiade prodigieuse de talents et de créateurs. »
Antonioni, Rosselini, Visconti, Scola, de Risi, Pasolini, Sophia Loren, Marcello Mastroianni, Alberto Sordi,.. autant de noms chantants qui ont marqué, par leur style, toute une époque dans l’histoire du cinéma. En Italie, les années 60-70 sont qualifiées de miracle économique. Le pays prospère et le cinéma italien n’est pas en reste et connaît une forte hausse de sa production. Ce renouveau économique va donc de pair avec un renouveau du cinéma italien.
Ces films auront surtout donné lieu à une identification saisissante entre ce cinéma et la société dans laquelle il se sera développé. Les drames comme les comédies « à l’italienne » racontent la reconstruction exaltante du pays au sortir de la longue période fasciste,le miracle économique des années 1960, le malaise existentiel d’une société traditionnelle face au choc de la modernité, les problèmes sociaux...
Mais par-dessus tout, surgit de cette époque une irrépressible joie de vivre, cette gioia di vivere et une extraversion qui, au-delà des clichés et des caricatures, restent la marque de fabrique de cette Italie. Aujourd’hui, ce cinéma flamboyant que nous avons tant aimé n’existe plus, mais il nous a laissé en héritage une certaine idée de la nostalgie.
Ce livre nous propose une emballante et nostalgique promenade enchantée dans l'univers du cinéma italien…Rédigé de manière foisonnante, il nous propose petites anecdotes et grandes réussites, caprices d'acteurs et projets inachevés, tout est là. Georges Ayache nous remet en mémoire tous ces films qui ont fait notre bonheur, depuis « le Voleur de bicyclette » jusqu'à « Nous nous sommes tant aimés »
4. Monica Bellucci, "Rencontres clandestines"; Guillaume Sbalchiero (L'Archipel.)
" Peinture, musique, littérature, cinéma : seul le temps atteste de la valeur d’une œuvre. L’instant est toujours soumis aux aléas, aux émotions, à un certain état d’esprit. Pour pouvoir jauger, il faut attendre. Passer après le public, les critiques, les modes… Juger à nu. Poser un œil vierge."
A l’affiche du nouveau film d’Emir Kusturica, "On the Milky Road", qui sort le 12 juillet prochain après avoir été refusé à Cannes par Thierry Frémaux, Monica Bellucci est également a maîtresse de cérémonie du festival de Cannes.
Dans ce livre d’entretiens avec Guillaume Sbalchiero dans lequel elle parle des moments clés qui ont forgé sa vie de célébrité.
5. 600 Répliques de films à l’usage du quotidien ! Philippe Lombard - DUNOD
"Quand on fera danser les couillons, tu seras pas à l'orchestre!"- Raimu dans Marius
Finissons cette revue d'ouvrages sur le cinéma par un ouvrage bien plus ludique que les précédents, un à sortir dans les diners entre amis : un ouvrage réunit 600 des répliques les plus drôles et impertinentes du cinéma, certaines devenues cultes. 600 répliques, à savourer et à s’approprier, qui pourraient bien faire de vous un expert de la parade et de la facétie.
Des répliques de films adaptées à chaque situation de la vie à placer dans les conversations au moment opportun, pour rire et pour faire mouche.
Vous ne savez pas quoi dire à votre belle-mère ? Pour rompre ? À vos enfants ? Et dans bien d’autres situations de la vie quotidienne où parfois on manque de mots, par exemple :
POUR DEGELER L'AMBIANCE : « Vous voulez un whisky ?
- Oh, juste un doigt !
- Vous ne voulez pas un whisky, d'abord ? »
Chantal Lauby et Gérard Darmon dans La Cité de la peur
POUR SE DISPUTER AVEC SA FEMME :
« Je me demande comment tu fais pour être aussi salope.
- Bah, c'est une question d'habitude. Quand on a la chance de pouvoir commencer très jeune, après ça devient comme une seconde respiration. »
Coluche et Isabelle Huppert dans La Femme de mon pote
POUR SE DISPUTER AVEC SON MARI
« T'es comme le H de Hawaï. tu sers à rien ! »
Jean Dujardin dans Brice de Nice
POUR REMBARRER SON CHEF :
« Mon supérieur veut vous voir.
- Ah, lequel ? Il y a tellement de gens qui vous sont supérieurs. »
Gregory Walcott et Clint Eastwood dans La Sanction
Une manière originale de (re)découvrir des perles du cinéma, de celles qu'on n'aurait sans doute jamais osé sortir sous peine de se prendre quelques belles mandales.