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  Suite à l'immense réussite- artistique et public de son nouvel album "Les Feux d'Artifice" ( dont les ventes ont  avoisiné les 800 000 exemplaires, un chiffre énorme au vu du marché actuel du disque), sorti  il y a trois ans, on attendait forcément le nouvel album de Calogero au tournant.

J'ai dit à maintes occasions et notamment lors de son dernier concert aux Nuits de Fourvière à quel point Calogero fait partie de ces rares artistes dans la chanson française à savoir viser un large public en distillant dans ces chansons des messages intelligents et intelligibles, de ces thèmes qui parlent au plus grand nombre d'entre nous à tous tout en soignant des mélodies très souvent joliment troussées.

Du coup, lorsque celui qui est assurément  un de nos meilleurs compositeur de musique "variété pop-rock" nous a sorti au printemps dernier  le premier single de l'album "Je joue de la musique", le  scepticisme était  largement de mise.

Et on s'est dit que ce n'était pas forcément la peine d'aller jusqu'à  Londres, aux mythiques studios d’Abbey  où il a enregistré l'ensemble de ce 7ème album,   pour nous pondre un morceau aussi  simpliste, aux couplets  particulièrement ratés et au refrain certes entrainant et rythmé, mais dont la référence avouée à Michel Berger servait plutôt à masquer l'indigence du message.

 

On attendait donc la suite de la livraison avec une certaine inquiétude, inquiétude qui ne disparut d'ailleurs  pas totalement lors des premieres écoutes d'un album où comme pour le premier single, on a l'impression que Calogero a plus soigné ses refrains souvent excellents que ses couplets, qui donnent parfois trop l'impression d'être baclés et dépourvus de cette efficacité mélodique dont a toujours su faire preuve l'ancien leader des charts depuis le début de sa carrière ..

Mais heureusement, "Liberté chérie"  fait partie de ces albums qui s'améliorent au fil des écoutes, dévoilant ses trésors progressivement.

Parmi ceux ci " 1987, "Julie »  "Fondamental » et « Le baiser papillon » témoignent largement  du fait que Calogero  n'a pas perdu du tout la main et parvient encore à trousser des mélodies flamboyantes sur des sujets pouvant toucher tout un chacun.

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De ces  treize titres qui alternent guitare-basse-batterie très pop et morceaux aux arrangements plus denses et complexes,  Calogero, n'a pas voulu faire un disque lourd, plombé par les attentats de 2015 ( on se souvient de lui en larmes cette année lors de son hommage à Nice) mais au contraire un disque plutôt ancré dans le futur et les petites joies de la vie, dans lequel il aspire à célebrer  la vie et la liberté , comme l'indique d'ailleurs parfaitement l'intitulé de son nouvel opus.

Toutefois Calogero ne s'épargne pas pour autant de livrer un et même plusieurs regards dans le rétroviseur au détour de plusieurs morceaux résolument nostalgiques, voire mélancoliques qui ont tendance à glorifier le temps pas forcément toujours bienheureux de l'adolescence .

 On appréciera comme d'habitude la  grande pureté et la  puissance vocale incroyablement maitrisée  de Calogero lorsqu'il doit aller le plus haut possible dans les notes ainsi que la belle variété des sujets abordés. 

Cette belle diversité des thèmes, choisis par les deux compagnons d'écriture  Paul Ecole et sa compagne Marie Bastide ( pas d'Alex Beaupain dans la liste sniff), se manifeste autour de l'égalité,  la solidarité, les plaisirs simples du quotodien, l'amour dans les vieux couples, les tragédies historiques ( vélo d'hiver sur la tragédie du Vel D'Hiv), l'ouverture d'esprit et le passé comme valeur refuse notamment dans Ma Maison qui fait beaucoup penser à du Polnareff ...

Nos  titres préférés  de l'album ? A coup sûr  ces deux morceaux  à la dimension romanesque et sentimentale avérées  : le  "Baiser sans prénom",  très belle histoire de rencontre coup de foudre sans lendemain, sublimée par un refrain élégant comme une valse  et"On se sait par coeur"  qui cherche ce qui fait durer  (ou pas) un vieux couple et alimenter la flamme, entre deux  riffs ravageurs.

 

Certes, reconnaissons que cet   album qui n'arrive certes pas au niveau de ses meilleurs et notamment de son précédent "Feux d'artifice "qui en était vraiment un.

Toutefois, ne boudons pas notre plaisir devant ce disque  résolument  lumineux et positif, et souvent touchant à l'image de ce beau deuxième single titré de ce 7ème opus.

On veut parler en effet de ce très vibrant "Fondamental" , dont le clip est  réalisé par  un Claude Lelouch revenu de son catastrophique Chacun sa vie, pour sublimer cette belle ballade qui nous parle de toutes ces ,choses essentielles  qui construisent un être humain.

  Liberté Chérie, Polydor/Universal ; sortie le 25 août