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Malgré un petit temps au démarrage, j'ai convenu avec tout le monde que chaque nouvel album de Dominique A méritait largement d'être célébré comme il se doit

Quoiqu'il puisse faire, son sens mélodique et la qualité de ses orchestrations contribuent à faire de cet artiste une véritable figure de proue de la chanson française.


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Photo : Vincent Delerm

Trois ans après le sublime Eléor, Dominique A est revenu en cette année 2018  avec pas moins de 24 chansons qu’il a souhaité présenter sous la forme de deux albums.

Le premier, intitulé "Toute latitude",  paru en mars dernier était construit pour l’essentiel sur des sonorités électroniques donnant une ambiance générale un peu asbtraite et tendue, qui m'avait un peu laissé de côté 

Epuré et en solo, son nouvel album "la Fragilité", avec ses mélodies plus acoustiques et intimistes, et ses textes traversées par l’introspection, la contemplation et l’évocation de la nature, me sied mieux au teint. 

La fragilité, c'est ce concentré de poésie mêlant l'épure à la force et la délicatesse qui voit Dominique A se livrer, brut et sans concession, dans les méandres de ses émotions.

Cet album, somme toute assez lumineux, s'ouvre sur un clin d'oeil inspiré et sublime au poète Leonard Cohen, chanson écrite le 9 novembre 2016, deux jours après le décès du célèbre musicien canadien. 

"La Poésie » s’en est allée"…

Quelle belle  ode quasi romantique à la poésie avec cet hommage à Léonard Cohen disparu il y a deux ans  en même temps que l'arrivée de Trump au pouvoir qui n'a hélas rien d'un poète mais pas de désilusion trop prononcée, car il y a une lutte à mener afin de  préserver  cette poésie dans un contexte social quelque  peu tendu.

 

On l'aime profondément, l’épure de ces chansons composées à la guitare acoustique et à l'orchestration minimaliste mais pas minimale.

A cette force de l'écriture, de l'émotion répondent à la mise à nu, à la fragilité promise dans le titre et à installer une atmosphère doucement mélancolique qui paradoxalement fait beaucoup de bien à l'âme et dégage ce qu'il faut de sérénité et de  sagesse avec des textes qui célèbrent souvent la nature, telle qu'elle est menacée par les excès de la civilisation.

Impossible de ne pas se laisser porter par la voix si envoûtante  de l'artiste et ses instrumentations souvent exaltantes.

 Des arrangements qui  mettent pleinement  en valeur les textes de ce fameux raconteur d’histoires qu’est Dominique A,  définitivement un des acteurs majeurs de la scène française contemporaine.  

 

« La fragilité » (Wagram Music / Cinq 7) – sortie le 5 octobre 2018-