L'origine des larmes : il est comment le nouveau Jean-Paul Dubois ?
sombre, très sombre...
Quand j'entends le nom de Jean-Paul Dubois, je pense immédiatement à Une vie française, une saga comme les américains en écrivent, qui m'a beaucoup marqué. J'ai regardé la bibliographie de cet auteur et j'ai ensuite quasi lu tous les romans qu'il a écrits : j'ai ri avec Vous plaisantez Monsieur Tanner et ses histoires de travaux et j'ai suivi le destin tragique des Paul de ces autres titres.
D'ailleurs si on lisait les livres de Jean-Paul Dubois les uns à la suite des autres, on pourrait se dire qu'il écrit toujours un peu le même livre ou qu'il n'en a jamais fini de batailler avec cet homme, toujours appelé Paul, incapable d'être heureux à cause de son père.
Paul est le personnage principal de L'origine des larmes, il vit une nouvelle fois à Toulouse et il traîne une histoire familiale pour le moins douloureuse. C'est interrogé par des policiers que nous faisons sa connaissance, accusé d'avoir tué son père de deux balles dans la tête...alors que son père était déjà mort.
Nous sommes en 2030 et il n'en finit pas de pleuvoir sur le monde, comme si les larmes et la tristesse du personnage principal trouvait un écho dans cet eau qui envahit tout. C'est aussi un rappel de cette urgence climatique. Les larmes se sont celles de Paul quand il évoque sa mère biologique celle qui est morte en lui donnant naissance ou son frère jumeau mort aussi à la naissance, ce sont celles aussi du psychiatre à qui il va raconter comment il a grandi, vieilli avec l'héritage d'un père monstrueux.
Inutile de vous préciser que c'est très sombre même si on sent aussi l'humour affleurer ici et là et qu'il y a des pages aussi très poétiques quand il est question, entre autres, de la relation de Paul avec son chien.
Pas un coup de coeur pour moi avec un sentiment un peu trop présent de déjà lu et un portrait du père un peu trop chargé pour moi.
Parution 15 mars 2024 aux éditions de l'Olivier
L'avocat est assis à mes côtés. Tout à l'heure, je l'ai vu arriver à l'autre bout du couloir. Trempé et presque sautillant. on aurait dit un jeune cocker rentrant de promenade, tout fier d'avoir pris l'averse.