CRITIQUE : L'ECHAPPEE -Anthony Chen, cinéaste sensible à la détresse humaine
ON a vu le nouveau film d'Anthony Chen (ILO ILO, WET SEASON, UN HIVER A YANJI), L'ECHAPPEE (distribué par Epicentre Films) et à l'affiche des salles depuis ce mercredi - Notre avis sur ce beau film contemplatif et poétique :
Une île grecque écrasée de soleil et ses touristes alanguis sur la plage ou suivant mollement un guide sur les ruines historiques des sites touristiques. Et puis il y a Jacqueline, une belle jeune femme noire, les yeux dans le vague, perdue dans ses pensées.
Fille d'un ministre du Libéria, elle est la seule rescapée du massacre de sa famille durant le coup d'état qui renversa le gouvernement de Charles Taylor. Charles Taylor qui avait lui-même pris et garder de force le pouvoir de 1997 à 2003.
Jacqueline, comme une ombre parmi les vacanciers, discrète et effacée, qui semble attendre quelqu'un, intrigue Collie, une guide touristique américaine qui habite l'ile depuis des années. Petit à petit ses deux solitudes se rapprochent, cette amitié naissante va permettre à Jacqueline de parler et d'enfin livrer sa souffrance.
Peu de mots, mais le regard pudique d'une caméra sensible à la détresse humaine. " L'échappée" est un film politique et humaniste toute en force et en délicatesse.
Tout comme l'étaient du reste " Ilo Ilo ", " Wet season et " Un hiver à Yanji " les films précédent d'Anthony Chen qu'à Baz'art nous avons toujours ardemment défendus.