Notre critique : COMME LE FEU ; Philippe Lesage
Après GENÈSE sorti en 2018, Philippe Lesage revient avec ce film
Règlement de compte entre lac et forêts.
Ils se sont tant aimés, Blake et Albert, une amitié forte dans le travail qui s'est interrompu il y a trois ans.
Albert le scénariste qui a trouvé un travail alimentaire à la télévision, est invité pour une semaine chasse pêche et tradition par Blake le grand cinéaste devenu réalisateur de documentaire.
Pourquoi ont-ils cessé de travailler ensemble, qui est vraiment à l'origine de cette séparation artistique ?
Une semaine pour se réconcilier ou une semaine pour se sadiser devant les enfants d'Albert et les amis de Blake.
Huis clos à ciel ouvert, les haines recuites et les jalousies de mâle Alpha vont donner un bien triste tableau aux adolescents qui observent ces deux adultes pathétiques s'affronter.
Blake conduit un hydravion comme Indiana Jones, Blake tue à l'arc des orignaux ( Je ne pensais pas un jour écrire" orignal " et encore moins au pluriel ), dépèce des garennes, pêche des saumons comac et aime son chien, fidèle compagnon. Rien ne manque dans cet ironique portrait du mâle sur de lui, dominant sa tribu.
De longs plans séquences saisissent le groupe d'amis dans la belle maison de trappeur ou au cœur d'une nature, rivière et forêt, pas si accueillante
Des acteurs d'un sacré naturel, des dialogues aigres et vachards et des ruptures de ton brutales, " Comme le feu " est une sacrée expérience de cinéphile, un triste constat sur la vie qui passe pour les adultes, un récit d'apprentissage ( il parait que l'on dit maintenant : coming of âge movie* ) pour les adolescents, c'est Bergman et Truffaut au Québec supervisé par John Boorman.
Caribou !voilà un vrai bon film roboratif.
Comme le feu
avec Arieh Worthalter, Noah Parker, Aurelia Arandi-Longpré
Au cinéma le 31 juillet 2024
* petite private joke entre membres de la rédaction de Baz'art