[Critique cinéma) HIJO DE SICARIO : le gang à hauteur d'enfant
Hijo di sicario, littéralement " fiston d'assassin ", pose une question humainement cruciale, que devient le fils adoré d'un assassin, lui-même assassiné par les nervis d'un parrain rival ?
Dans le Mexique gangréné par les cartels, un " fils de " aura beaucoup de mal à échapper à son destin. Sujo l'orphelin, n'a pas cinq ans lorsqu'il est confié à sa tante, loin de la ville, il faut être loin de tout pour échapper à la violence des gangs.
Mais en grandissant, l'enfant d'un tueur à gage peut-il vraiment échapper au déterminisme social et à la loyauté que peut parfois exiger une figure paternelle forte ? Enfant de salaud, Sujo face à son destin.
Film de gang, à hauteur d'enfant puis d'adolescent et figures féminines fortes, Astrid Rondero et Fernanda Valadez réalise une œuvre d'une belle originalité, poignante, violente et sensible à la fois.
Hasard des sorties cinématographiques, il est intéressant de voir depuis mercredi dernier deux films de mafia mexicaine avec deux concepts originaux : " Emilia Perez " le gangsta queer, trans et musical, pour Jacques Audiard et une approche paternelle et filiale et sa déflagration toxique sur l'enfance pour " Hiro di Sicario " .
HIJO DE SICARIO
(SUJO) Écrit et réalisé par Astrid RONDERO et Fernanda VALADEZ - Mexique 2024 2h05mn VOSTF - avec Juan Jesús Varela, Yadira Perez Esteban, Sandra Lorenzano, Kevin Uriel Aguilar Luna... Grand Prix du jury - Festival de Sundance 2024.