BD et cinéma, la lune de miel qui marche du tonnerre de dieu
Si le 7e art a toujours eu un lien direct avec la Bande dessinée, que l'on appelle aussi le 9ème art, avec des réalisateurs comme Almodovar ou Patrice Leconte issu de ce milieu, on constate, depuis 5 à 6 ans, une recrudescence des dessinateurs de BD qui s'essaient à la mise en scène, et souvent avec réussite.
Les exemples sont légions: De Marjane Satrapi, primé à Cannes en 2007 pour l'adaptation trés réussie de sa BD Persépolis; en passant par Zep, le 1er à s'essayer à la 3D avec son Titeuf connu de toutes les cours de récré, les bédéistes alternent leurs créations imprimées et leurs histoires filmées, soit en adaptant leurs propres ouvrages, soit en réalisant des scénarios originaux ("Gainsbarre vie héroique" de Johann Sfar, qui a ensuite adapté son Chat du rabbin visible depuis peu sur nos écrans noirs).
Assez souvent, ces auteurs de BD disposent de moyens financiers plutot confortables. La BD, art visuel par essence, est de ce fait, assez facilement transportable sur grand écran, et dans la plupart des cas, le public est au rendez-vous. L'un des derniers exemples est Riad Sattouf qui a connu un beau succès critique et public en adaptant librement son manuel d'un puceau sous le titre "Les beaux gosses".
Cela dit, tous les auteurs de BD n'ont pas eu la meme veine en s'essayant au cinéma. Par exemple, Pascal Rabatté, assez reconnu dans le milieu de la BD, s'est essayé l'année passée à la mise en image de sa propre BD, "Les petits ruisseaux", l'histoire d'un septuagénaire qui retrouve une certaine vigueur auprès de la gent féminine, après le décès de son meilleur ami, très porté sur la chose.
Ce film, actuellement diffusé sur Canal plus, possède pourtant son charme bien à lui. En abordant un sujet peu traité, et assez casse gueule, la sexualité des séniors, Rabatté arrive à ne pas se vautrer dans le graveleux et à nous proposer un film plein de tendresse et de finesse, bien servi par un Daniel Prévost qui nous avait peu habitué à autant de sobriété.
Le film, qui n'a pas dépassé la barre des 300 000 entrées, a cependant plu à la plupart de ceux qui l'ont vu, et n'a pas empeché Pascal Rabatté de rapidement retenter l'expérience du tournage de film, avec son dernier film, en salles de cinéma depuis une dizaine de jours, "Ni A vendre ni à louer, qui semble lui aussi, connaitre un assez beau bouche à oreilles.