Je me suis paumé dans la grotte des rêves perdus
Quelquefois, lorsque un film est célébré de façon totalement unanime par la critique, et que, lorsque je le vois, je n'éprouve hélas aucune des sensations promises par elle, je ne peux m'empecher de me sentir en décalage avec les journalistes ciné, et du coup, je me dis que je n'aurais pas pu forcément intégrer la grande confédération de la presse cinéma institutionnelle comme j'ai toujours révé de le faire.
Prenez le dernier film de Werner Herzog, La grotte des rèves perdus, sorti en aout dernier, défendu par une presse absolumement dythirambique, et que je viens de voir en DVD, grace à mon partenaire Cinétrafic que je remercie évidemment une fois de plus; (le DVD, sorti depuis le 1er mars dernier, est distribué par la Metropolitan Filmexport). Car pour ne pas faire durer (l'interminable) suspens plus longtemps, ce film m'a déçu, pour ne pas dire m'a ennuyé.
Peut-être que le film a été jugé un peu trop subjectivement, à l'aune de la carrière exceptionnelle de Werner Herzog, pionnier du Nouveau Cinéma Allemand, et dont les films avec le génial acteur Kluas Kinski a produit des étincelles, dont le fameux Aguirre, la colère de Dieu, vrai triomphe international.
Peut- être aussi que le film a été considéré eu égard à l'ampleur du projet initial puisque La grotte des rêves perdus, comme l'explique Herzog dans un des bonus du film, est un projet qu'il a muri depuis trés longtemps, mais qu'il ne pensait jamais réalisable. En effet, cette grotte des rêves perdus est un sanctuaire découvert en 1994 par des spéologues, ébahis de faire cette incroyable rencontre, un vestige enfoui sous terre depuis plus de 20 000 années. Et cette grotte recelait de vrais trésors, à savoir des dessins exceptionnels, de vraies oeuvres d'arts créées à une époque où les hommes préhistoriques n'en étaient qu'à leurs balbutiements.
Si le dossier de presse parle d'un "saissisant voyage visuel" à la découverte de ces chefs d'oeuvres artistiques, je n'ai hélas pas réussi à ressentir la beauté de ce voyage en question, restant toujours un peu extérieur à ce que je voyais à l'image.
Peu passionné par l'archéologie, je ne possède certainement pas l'intérêt ni les outils nécessaires pour saisir la portée de cette découverte, et les différents protagonistes interrogés sauf lorsque c'était l'archéologue Julien Monney, aux interventions claires et rafraichissantes et son anglais avec un french accent amusant à entendre).
Mais, surtout, je pense que si j'ai bien moins adhéré au film que les journalistes ciné qui l'ont vu en salles, c'est que je ne l'ai pas visionné dans son écrin d'origine : en effet, le documentaire a été tourné en 3D ( seul exemple de non fiction sorti en 3D, avec le Pina de Wim Wenders), et visiblement, tout le film est totalement pensé dans ce sens : ainsi, la vision en 2D (je n'ai l'équipement adéquat, et les lunettes n'étaient pas fournies avec le DVD) m'a semblé vraiment fade et je suis sûr que le 3D aurait été bien plus enthousiasmant au niveau de le beauté visuelle de cette grotte.
La grotte des rêves perdus est peut-être d'ailleurs le seul film dont le propos justifie vraiment l’usage de la technologie 3D puisque si je crois les observateurs qui l'ont vu en 3D, le procédé permet de restituer le volume des parois sur lesquelles sont peintes les figures et permet à l’oeil du spectateur de se saisir de l’illusion de la présence, en volume et palpitante, de l’être représenté.
Tel quel, et après une première demi heure assez intriguante, je me suis surpris à m'ennuyer poliment, mais poliment, mais m'ennuyer quand même assez sérieusement, ce qui, pour un film annoncé comme un chef d'oeuvre est un peu....ennuyeux justement :o)
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La Grotte des Rêves Perdus - Bande Annonce Française