Dominique A: élitiste mais tellement brillant
Si vous avez du vous rendre compte que j'ai un goût trés prononcé pour la chanson française dans sa grande globalité, il reste plusieurs auteurs-interprètes, plébisiscités par la diaspora parisienne (au hasard Arthur H, Tiéphaine, les Rita Mistouko, Philippe Katerine) dont je n'ai jamais parlé ici, faute d'affinités avec les styles musicaux qu'ils défendent, c'est à dire souvent une musique certes très recherchée, mais toujours un peu trop décalée, un peu trop désinvolte à mes yeux, enfin disons plutôt à mes oreilles.
J'aurais tendance a priori à inclure dans cette liste le chanteur Dominique A, ce chanteur ultra célébré par les prescripteurs de bon gouts que sont les Inrocks ou d'autres, et qui est unaninement défendu par les mélomanes de tout poil et les professionnels du milieu, pour qui il sert souvent de référence, à défaut de l'être par le grand public qui l'a toujours obstensiblement boudé.
Chef de file d'un certain courant de la nouvelle scène française qui est apparue au début des années 90, Dominique A compose une musique dépouillée, mais à mon sens un peu trop minimaliste, et dont les textes, très littéraires, m' ont paru, en première écoute, un peu éloignés des réalités quotidiennes, au contraire d'un Delerm ou d'un Aldebert.
Récemment, je suis quand même allé au delà de mes a priori et j'ai réécouté certains de ces albums, à l'occasion de la réédition de l'intrégale de sa discographie.
Il faut dire en effet que 2012 est une année particulière pour Dominique A qui y fête ses 20 ans de carrière, et a fait paraître à nouveau les huit albums qui ont jalonnée cette période, accompagnés de quelques inédits, bonus et démos. Particulièrement, son premier album "La Fossette", qui a fait l'effet d'une bombe dans le microcosme parisien a été remastérisé, et Dominique A a décidé de le rechanter en intégralité sur scène, notamment sur la scène des Nuits de Fourvière cet été .
Bref, cette immersion dans l'univers de Dominique Arné (son vrai nom) m'a permis de me faire une autre opinion, plus nuancée, et de reconnaitre que son sens mélodique et la qualité de ses orchestrations a pu effectivement en faire cette figure de proue de la chanson française. Et certains de ces morceaux sont en fait bien plus accessibles que j'aurais pu le penser, certains sonnant même assez "varietoche", ce qui, à mon sens, est évidemment positif :o)
Ainsi, Tout sera comme avant, qui sert magnifiquement le générique du joli film " les Mauvais Joueurs" avec Pascal Elbé ou Rendez nous la lumière, issu de son dernier album, sonnent très pop, avec, à chaque fois, un refrain et des couplets ,donc plutôt classique dans la forme, (ce que je préfère vous l'auriez compris), tout en prenant soin de garder des textes d'une qualité évidemment supérieure à ce qu'on entend habituellement.
Pareil pour la chanson que je voulais vous faire connaitre en ce vendredi d'août, "Je t'ai toujours aimée" qui, exceptionnellement, n'est pas une des compositions de son cru, mais une reprise du groupe belge (que je connaissais pas) Polyphonic Size.
Quoiqu'il en soit, ce morceau lui va à merveille, et personnellement, je ne me lasse pas de l'écouter, histoire de me dire que, de temps en temps, il peut m'arriver de penser comme l'élite intellectuelle et culturelle de notre cher pays. Branchouille, votre humble serviteur? Oh, si peu...