Reves oubliés, Léonor de Recondo
Encore un livre pioché dans la sélection CEZAM roman, Rêves oubliés est l'oeuvre de Léonor De Récondo, connue avant tout pour être une violoniste émérite.
Ce roman raconte la fuite d'une famille espagnole à l'avènement du franquisme, qui trouve refuge d'abord à Hendaye, puis dans les Landes.
C'est l'histoire d'Ama, d'Aita, son mari, de leurs trois enfants, de leurs parents qui sont quittent ce pays pour venir en France. Une transformation de leur vie qui se résume en un point 'tout va bien tant que l'on est tous ensemble' même si les jours à venir s'avèrent difficiles. A lire et se réjouir de chaque page.
L'histoire est celle d'un couple et de leurs enfants qui se trouvent contraints de fuir leur pays durant la guerre d'Espagne. Les oncles sont activistes et c'est toute la famille qui est menacée. Il est question de la fuite, puis de l'exil en France. La famille s'installe au pays Basque français dans un premier temps puis dans une ferme isolée des landes. A la campagne, loin de tout et dans un pays en guerre, leurs conditions de vie sont précaires. Le contraste avec leur vie d'avant est saisissant.
Au récit de la vie quotidienne de la famille, s'intercalent des extraits du journal d'Ama, la mère de famille. Cette femme douce et courageuse confie ses états d'âme à son journal. Elle ne veut pas se laisser aller devant les autres membres de la famille, dont elle est le pilier. Tous ont le mal du pays mais ils se consolent en se disant que l'essentiel est de pouvoir rester ensemble...
L'histoire qui nous est contée n'est très gaie. Pourtant, il se dégage de ce roman douceur et sérénité. J'ai particulièrement apprécié les extraits du journal intime de Ama, la mère, qui livrent alors toute la sensibilité à fleur de peau d'une femme discrète, aimante, chavirée par son destin, d'une belle et sincère émotion . On y lit l'errance, le quotidien pour survivre, le déclassement social, la rudesse de l'exil, mais aussi l'essentiel qui les aident à tenir: les liens qui les unissent.
Un beau texte sur l'exil, l'arrachement à la terre, aux souvenirs et un hymne à ceux qu'on aime et qui donnent la force de vaincre, mais, toutefois, à part les extraits de jouraux intime, la narration à la troisième personne n'a pas réussi à autant me toucher comme j'aurais aimé l'être le livre est trop bref et certainement un peu trop froid trop pudique et survolant un peu trop les faits pour émouvoir totalement .
Un bien beau projet hélas pas totalement abouti.