Born to be Wild, Dennis Hopper, voyage dans le rêve américain
Quatrième de couverture :
On se souvient de lui au guidon d'un chopper, traçant la route dans Easy Rider. En fou visionnaire, un Nikon en bandoulière, aux côtés d'un Marlon Brando complètement cinglé, dans la jungle d'Apocalypse Now. En terrifiant psychopathe dans Blue Velvet. En jeune voyou dans La Fureur de vivre. En acteur indomptable, jusqu'à ses derniers rôles.
En metteur en scène d'une poignée de films cultes (Out of the Blue, Colors, Hot Spot), dans un Hollywood en pleine révolution.
En amateur éclairé de pop art. En photographe inspiré... Dennis Hopper reste le symbole de l'artiste rebelle, sans cesse sur la brèche d'un underground à la recherche de nouvelles frontières. De " l'ami américain ", bien au-delà du film de Wim Wenders... Loin d'être une stricte biographie, ce texte électrique propose une chevauchée sauvage à travers ses nombreuses vies, folles et brillantes. Un portrait au couteau, vif et nerveux, réalisé à partir d'une multitude d'interviews de ses collègues et amis, acteurs, artistes, musiciens, ex-femmes, ou simples habitants de Taos, Nouveau Mexique, où Dennis Hopper passa d'une bonne partie de son existence.
Bref, un livre à son image.
Mon avis :
Décédé en 2010, l’acteur, cinéaste et photographe Denis Hopper est une icône incontournable de la contre culture américaine, depuis son rôle dans le film mythique pour toute une génération, Easy Rider un film qui depuis 1969 est devenu culte notamment pour les bikers et autres forçats du bitume.
Si j’ai évidemment vu Easy Rider dans ma jeunesse, le film ne m’a spécialement marqué, j’avoue préféré Colors réalisé en 1988 ( un des premiers films que j’ai vu sur Canal plus, et je me rappelle de l’excitation dans laquelle j’étais à l’idée de voir autant de films récents en si peu de temps), un des premiers polars urbains sur fond de ghettos qui allait inspirer pas mal de films de banlieue américaine dans les années après. Et puis Hopper, c’est aussi un formidable acteur souvent de second rôle dans certains grands films des années 70 à 90 Apocalypse Now (Coppola), L’Ami américain (Wenders), Blue Velvet (David Lynch) ou Rusty James (encore Coppola) ou The Indian Runner (Sean Penn) et même dans Speed (Jan de Bont) Waterworld (Kevin Costner) dans lequel il jouait à merveille mes méchants.
Bref, un personnage important du cinéma américain, et l’idée de me plonger dans Born to be Wild, paru en octobre dernier dans la collection Rouge des éditions Rivages, sa biographie romancée par le journaliste Tom Folson ne pouvait que me séduire.
Mais comme il est écrit sur le quatrième de couverture ainsi que dans la préface de l’auteur, on est ici très loin d’une biographie classique et scolaire sur un acteur, qui aurait assez mal collé avec la personnalité underground de l’artiste.
Pas de note de bas de pages, ni de successions d’anecdotes de tournage, À part un respect plus ou moins strict de la chronologie de sa vie et sa carrière, on est beaucoup plus dans une biographie pas du tout linéaire, et en fait très romancée, une sorte de recueil de nouvelles assez barrées ( à la mode Gonzo) qui prend plein de chemins de traverses, et qui file à une allure aussi folle que les engins que conduisaient Hopper.
Un récit jalonné de divers témoignages, que viennent accompagner une belle quantité d'anecdotes relevant tantôt de la légende, tantôt de faits établis. Certains passages (le côté sex drogs and rock n’ roll) sont plus attendus que d’autres (on apprend avec grande surprise qu’Hopper aurait révé de jouer dans les Vestiges du Jour à la place d’Anthony Hopkins, un rôle où on l’imagine pourtant fort mal)
Alors certes au niveau lisibilité, ca frôle parfois le confus et le décousu, mais au crédit du livre, reconnaissons qu'il n’est jamais convenu et surtout reste toujours à l’image d’un des plus anticonformistes et rebelles acteurs qu’Hollywood n’ait jamais créé.