Vernon Subutex, Virginie Despentes : une trilogie qui commence en fanfare!!
Avant d'être un peu en vacances bloguesques à partir de demain, et surtout avant que ne déboule les 600 et quelques livres de la rentrée littéraires, parlons d'un des romans évenènements de l'année, le Vernon Subutex de Virginie Despentes dont le tome 2 vient de sortir et de connaitre un imense succès...mais avant de revenir sur le tome 2, revenons longuement, grâce à Michel sur le premier volume de cette trilogie à venir :
« Lancer un lynchage médiatique est plus facile que de faire décoller un buzz positif. Elle prétend qu’elle sait faire les deux, mais l’époque plébiscite la brutalité. Celui qui défonce est celui qu’on écoute – il faut toujours prendre un pseudonyme mâle pour malmener quelqu’un. Le seul son qui apaise les forcenés qui hantent les couloirs du Web, c’est celui du maton qui broie les os d’un codétenu. »
Vernon Subutex, bientôt la cinquantaine est viré de son appartement. Depuis deux ans sans ressources, il vivait grâce à la générosité d’Alex, un ami de jeunesse, devenu chanteur à succès. Alex vient d’avoir la très mauvaise idée de mourir d’une overdose dans la salle de bain d’une chambre d’hôtel. Plus personne pour payer le loyer, Vernon se retrouve dehors avec son carnet d’adresse et une clé USB qui contient les confessions du chanteur, confessions qui vont attirer bien des convoitises mais en attendant Vernon doit trouver un toit ce soir.
Ouf c’est du lourd, Virginie Despentes revient et ça va faire mal. La romancière passe notre époque à la moulinette : que sont nos amis de vingt ans devenus ? Galerie de portraits d’une incroyable justesse, Despentes embrasse Paris et étreint ses personnages avec empathie. De l’extrême droite à l’extrême gauche, bobos du Marais, SDF, motards de banlieue, Skins, Gays, Lesbiennes, Trans, bourgeoise de Passy, femmes battues, microcosme des Média, Facebook : Virginie Despentes affronte avec courage la France de ce début de XXI è siècle.
Phrases courtes et lapidaires, en peu de mots l’écrivaine croque un personnage, un univers, une situation, c’est un feu d’artifice d’images fortes et le lecteur est saisi par ce formidable savoir-faire. Mais bon sang ! Que le monde selon Virginie est sombre, glauque et sans espoir et qu’est-ce qu’on se met dans le pif et dans le gosier.
Les enfants du rock ont bien mal vieillis, les rapports humains sont-ils devenus si inhumains ? Vernon Subutex est un sacré connard, mais il a encore deux tomes à venir pour se racheter.
chronique Michel D