La loi de la jungle : chouchou de la presse et vrai nanar digne des Charlots?
La loi de la jungle, second long métrage d’Antonin Peretjatko, trois ans après un premier long La fille du 14 juillet qui avait eu un vrai écho auprès de la presse et de nombreux cinéphiles, est sorti la semaine dernière, et promettait d'être aussi barré et déjanté que le premier essai, qui avait déjà à l'affiche Vincent Macaigne et Vimala Pons parmi les acteurs principaux.
La Loi de la jungle a été tourné en grande partie en Guyane, ce qui selon les intentions du cinéaste annoncées dans le dossier de presse, de faire "de la jungle une allégorie du monde moderne et promet donc d'être mi chemin entre le film d'aventures et la farce burlesque"
Comme je l'avais annoncé dans le billet concours, la bande-annonce du film , entre sketch absurde et publicité à l’ancienne, qui se plait à énumèrer toutes les raisons pour lesquelles “ce film est fait pour vous”, annoncait bien la couleur et le ton particulièrement burlesque du film.
tout cela c'était avant de le voir.. Car en effet, cest Michel qui s'est proposé d'aller voir le film en salles à sa sortie, plutot bien intentionné au départ suite à ces éloges glanées ici et là dans la presse écrite, et c'est peu de dire qu'il n'a pas partagé l'enthousiasme assez délirant d'une partie de la presse qui reconnait en cet Antonin Peretjatko, un des auteurs les plus prometteurs du cinéma français.
Allez j'avoue, Michel avait déja détesté récemment Elle de Verhoeven me pondant par texto une critique particulièrement assassine, mais c'était moi cette semaine qui m'était collé avec une critique mitigée mais plus indulgente, mais là par contre je l'ai laissé tout seul jeter son fiel sur cette comédie française tant adulée par l'intelligenstia..
La Loi de la jungle, un délire qui allie mise en scène expérimentale et gags spectaculairement et réellement débiles que n’auraient pas renié un Philippe Clair, un Claude Zidi ou bien encore un Max Pecas ( je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans n'ont aucune raison de connaitre) est ,reconnaissons le , de suite un film assez catastrophique dans lequel rien, ou presque- si la Guyane et Vimala Pons sont vraiment photogénique- chacune dans leurs genres, n'est à sauver.
On a du mal à comprendre comment la presse dite intelligente et spécialisée, de Télérama aux Inrocks peut défendre ce cinéma là alors que les mêmes vouaient aux gémonies il y a 30 ou 40 ans à l'époque des Charlots et autres sous doués..
On nous parle de fusion parfaite entre cinéma d’auteur et gaudriole nanardeuse bas du front mais à la vision de cette si laborieuse loi de la jungle, c'est vraiment le second qui saute aux yeux, et très trés rarement le premier…
Max Pecas, Philippe Clair, les Charlots, Patrick Schulmann oui, on voit vraiment le lien, mais par contre quand on parle de Herzog, Godard, l'Homme de Rio de De Broca, et même les films ( pas toujours géniaux) de Francis Weber, franchement, je cherche encore le lien.
Allez, on retiendra quelques secondes dans le film plutot droles et sympa, mais 99% du reste qui tombe totalement à plat, jamais drôle, alors qu'il cherche à l'être à tout prix et joue au petit malin..
Un scénario tellement bancal qu'il s’enlise très vite , avec ses deux anti héros et ses malheureuses références dans la flamboyante jungle amazonienne qu'on visite dans son ensemble, bêtes peu ragoutantes comprises…
Quasiment aucun rythme, ce qui est facheux pour une comédie, et surtout des gags dont la lourdeur générale sidère., n'en jetez plus ma coupe est pleine..
Bref, Antonin Peretjatko fait assurément partie de ce pan du cinéma français avec laquelle il est de bon aloi de partager les affinités, mais à la vue de ce vrai nanar de 2016, très franchement, on ne se rangera pas du coté de la presse hype et tendance et on fuira à toutes jambes, dans la jungle ou ailleurs, lors de la sortie de son prochain film .
MD