Série : Le bureau des légendes, une saison 2 qui entre dans la... légende?
J'avais un peu trop joué les dilletantes avec la saison 1 du bureau des légendes, que j'avais vite expédié au détour d'une longue revue de plusieurs séries vus en 2015 .
En effet, ces quelques lignes jetées en pature ne rendaient pas grâce à l'excellence d'une série française qui est sans doute l'une des meilleures créations en série française depuis très longtemps- depuis toujours même vu le niveau de la série française il ya encore une dizaine d'années...
J'avais vu le premier volet sur Canal Plus en avril dernier, mais comme j'ai résilié mon abonnement ces derniers temps comme pas mal des décès de la chaine qui pleurent le fameux esprit canal, j'ai du attendre sa sortie en DVD pour foncer sur une saison 2 jugaient encore meilleure que la première.
Portée par une écriture claire et précise, d’une réalisation très carrée et d’un casting vraiment solide, la saison une de ces bureaux des légendes, créée de A à Z par Eric Rochant, ce qu'on appelle aux USA le "showrunner " de la série, producteur et réalisateur des premiers épisodes., et qui retrouve ainsi tout le talent des Patriotes était pourtant déjà au top.
Mais la seconde atteint effectivement un cran au niveau au dessus et n'a rien à envier à ses homologues américaines.
En effet, les aventures de Guillaume Debailly, alias Malotru, un des agents les plus efficaces de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure- la fameuse DGSE- et plus particulièrement d'une section chargée des espions infiltrés à l'étranger gagnent encore en terme d'efficacité et d'intéret.
Les divers chapitres qui composent la série s’articulent autour de la capture d’un bourreau français de Daech dans la saison 2, et on ne peut que remarquer combien la réalité a rejoint la fiction, près de six mois après les attentats du 13 novembre, et alors même que les attentats ont eu lieu pendant le tournage des épisodes.
Une des immenses qualités de la série c'est d'user un contexte géopolitique très réel et documenté- notamment au sujet de ’implantation de Daech en Syrie, ou le fait pour les puissances occidentales pour contenir le développement d’un armement nucléaire de l’Iran, et de réussir à l'allier à une fiction prenante et crédible pour parvenir à tisser une toile de fond qui ancre la série dans l’actualité.
Evitant, alors que les américains ne se seraient sans doute pas priés de le faire, de leur coté, de verser dans le patriotisme et l'héroisme béat, Eric Rochant cherche surtout à décrire le quotidien -presque ordinaire des fonctionnaires du ministère de la défense, leur travail de l’ombre et les moyens mis en œuvre pour démanteler ce filière djihadiste, n'hésitant pas à être assez critique ou circonspect pour constater l’impuissance gouvernementale face aux exactions des terroristes (de Daesh ou d’Al Qaïda).
Résultat : une série particulièrement juste et très équilibrée - entre la "légende" et le quotidien des agents greffe parfaitement un récit à suspens particulièrement palpitant, chronique anti spectaculaire sur les arcanes des services secrets avec une réalisation racée et toute nuancée.
Autrement dit, Le Bureau des légendes est une série intelligente, prenante, avec des dialogues d’une excellente tenue, dont le suspens et la tention montent crescendo tout au long de cette saison 2 avec un final particulièrement intelligent et qui nous mène souvent là ou ne l'attend pas et emporté par une distribution épatante des premiers roles ( un mathieu Kassovitz qui redore superbement son blason un peu écorné avec cette prestation toute en retenue) à des roles plus secondaires mais essentiels à l'intrigue ( Alice Belaidi, étonnante ou Mathieu Demy de retour dans un beau rôle à la grande joie de ma compagne qui l'a toujours adoré).
La saison 2 de la série "Le Bureau des Légendes" démarre ce lundi sur Canal +