Baz'art  : Des films, des livres...
14 février 2017

Moonlight, le film coup de poing de ce début 2017!!

 

Moonlight-1

 Avec huit nominations (dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur), beaucoup d'observateurs voient en Moonlight, de Barry Jenkins comme leprincipal challenger du grand favori LA LA LAND aux Oscars qui aura lieu maintenant dans moins de deux semaines . Et sans doute plus encore que La La Land ( dont on reparle vite), Moonlight est assurément un des ( rares) grands films de cette année 2017.

Adaptation d’une pièce de théâtre largement autobiographique du jeune dramaturge Tarell Alvin McCraney, In Moonlight Black Boys look Blue (« Au clair de lune, les garçons noirs sont bleus, très belle citation extraite d'une phrase prononcée par un des personnages du film»), ce deuxième long métrage d’un quasi-inconnu de 37 ans, a été plébiscité par la critique américaine.

Très intelligement découpé, en 3 actes,  on y suit le même personnage ( joués par des acteurs qui ne se ressemblent pas forcément, on retrouvera la même idée traitée avec la même intelligence dans le prochain Oprhelines). : Chiron,  un jeune noir de Miami qui semble submergé de désirs inavouables, dans un environnement violent  avec une mère qui a presque abandonné son autorité parentale et qui va tomber sur la route d'un gangster qui lui servira de mentor ( un très beau personnage qui déjoue tous les stéréotypes auquel l’acteur Mahershala Ali  lui confère une immense épaisseur).

 Cette idée de représenter le même personnage  à  trois moments clés de sa vie par trois acteurs différents  est totalement réussi grâce notamment  à la formidable prestation des  trois comédiens qui mine de rien retrouvent  certains gestes et attitudes  communes aux personnages, permettant l'adhésion totale du spectateur pour ce personnage.

Moonlight est assurément un de ces (rares) films dont  la portée résonne encore, longtemps après avoir quitté la salle : une oeuvre rare et salutaire, qui sonde et questionne  l'identité raciale et sexuelle par rapport aux normes sociétales et aux codes de la masculinité. 

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 On peut le comparer à un  Brokeback Mountain urbain version cote Ouest, mais cette  tragédie d'un homme condamné dans décord où l'on doit être un "vrai mec" me semble   être encore plus profond  et déchirant que le film d'Ang Lee ( qu'il faudrait que je revoie cependant car son souvenir s'est bien estompé dans ma mémoire),  et c'est aussi un film plus ouvertement "politique" qui tombe parfaitement dans cette époque voyant les valeurs les plus réactionnaires triompher sur as mal de fronts différents.

Le désir, la passion, la colère, la peur : tout ceci transpire de tous les pores de ce film plein de non dits et sans que cela ne soit jamais démonstratif ou appuyé: c'est la mise en scène de Jenkins qui  parle à la place de ce jeune héros qui a tant de difficultés à exprimer ses souhaits et sa véritable identité, écrasée par la pression sociale.

Le scénario  écrit en lien direct avec l'auteur de la pièce- contourne ainsi magnifiquement  tous les clichés sur la banlieue et l'homosexualité- j'ai vu pas mal de films de tous les pays du monde sur des jeunes homosexuels en plein questionnements identitaires, mais aucun n'avait cette force- et les affres de la drogue.

moonlight

Et il parvient ainsi à dresser un portrait magnifique et magnifié d'un jeune essayant tant bien que mal de vivre sans se renier totalement, et ce destin hors du commun trouvera son acmé dans une troisème partie absolument magnifique et posée, assez inspirée du cinéma de Wng Kar Wai( une des références  majeure du cinéaste, avec Claire Denis, mais cette comparaison saute moins aux yeux avec ce Moonlight)

 Une oeuvre casse gueule, qui bouleverse et fascine, tant elle est  traitée  avec une grande douceur, et sans misérabilisme:  Moonlight est assurément  un des films à ne manquer sous aucun prétexte cette année et on serait ravi que l'académie des Oscars lui offre la reconnaissance qu'il mérite amplement !! 

On a appris que le  rêve du cinéaste est d’adapter au cinéma un roman du grand James Baldwin, Si Beale Street pouvait parler, une histoire d’amour au cœur du Harlem des années 70, c'est peu de dire qu'on suivra avec grand intérêt ce projet particulièrement excitant.

MOONLIGHT Bande Annonce (2017) Drogue, Drame

 

Commentaires
T
exactement du même avis que toi<br /> <br /> puissant<br /> <br /> non misérabiliste<br /> <br /> on n a pas l habitude de voir la jeunesse noire américaine décrite comme cela<br /> <br /> cela sonne si juste<br /> <br /> l histoire du réalisateur et de celui qui a écrit la pièce de théatre sont si fortes<br /> <br /> ils ne tombent pas dans les eceuils d ce genre de film<br /> <br /> j espère que les Oscars oseront récompensés ce film<br /> <br /> 1 année 2017 qui démarre sur les chapeaux de roues<br /> <br /> je suis au cinéma toutes les semaines
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A
Je suis complètement d'accord, et j'ai été plus touchée par ce film que par La la land, clairement !
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G
Wow! Ton enthousiasme est vraiment communicatif. Il faut décidément que je fonce voir ce film
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L
Un film que je veux absolument voir !
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