Rentrée littéraire septembre 2017 : Niels; Alexis Ragougneau : être ou ne pas être....un collabo!
Avant de fermer la boutique pour cause de vacances, un petit teaser sur la rentrée littéraire qui prendra d'assaut les librairies dès la semaine prochaine et premier coup de coeur avec un roman qui paraitra le 17 août chez Viviane Hamy et que Michel a dévoré d'une traite :
« - Vous savez, Niels, il y a tout juste trois mois, ils ont fusillé l’un de leurs plumitifs. Brasillach. C’était un imbécile et une petite ordure, mais cela dit, lui aussi n’avait fait qu’aligner des phrases sur une feuille de papier. En France, où l’on aime tant les idées, les écrivains ont un statut à part. Les mots peuvent tuer. Et ils peuvent aussi faire condamner à mort leurs auteurs. »
Copenhague 1945. Niels Rasmussen, de père danois et de mère française, a passé la guerre dans un réseau de résistance au Danemark. Avant le conflit qui embrasa l’Europe, à Paris, il mettait en scène les pièces de Jean-François Canonnier un jeune homme fou de théâtre comme lui. Resté dans la capitale, le dramaturge n’a apparemment pas vécu l’occupation allemande dans le même camp. Son procès pour collaboration va bientôt avoir lieu.
Apprenant la nouvelle, d’abord stupéfait, Niels va traverser l’Europe pour essayer de comprendre le choix de son ami et peut-être lui éviter le peloton d’exécution. A Paris Niels va devoir frayer avec le petit microcosme théâtrale, et lui, vrai résistant, va avaler pas mal de couleuvre servi par des champions de retournement de veste en dernière minute.
Alexis Ragougneau se pose une question, peut-on connaitre un ami, un frère, par-cœur ? Peut-on lui pardonner ? Peut-on oublier ? Description astucieuse de Paris sous l’épuration, le romancier est plutôt courageux.
Savante construction et envolées théâtrales bienvenues, tout le petit monde, glacé et ironique, des salons où l’on cause prend vie.
Qui aurais-je été en 1940 ? Impossible de ne pas penser au film de Truffaut qui faisait dire en son temps à Bernard Pivot : « Le dernier métro, c’est le meilleur roman de la rentrée ».
Avec « Niels » Ragougneau a peut-être écrit le meilleur film de la rentrée.