Daho, on l'aime pop mais pas seulement !!
« Il n’est pas de hasards, il est des rendez-vous, pas de coïncidences » affirmait il y a quelques années un certain Monsieur Daho,, dans ce qui est sans doute une de ses plus belles chansons « Ouverture ».
Le Rendez-vous qu’Etienne Daho, dont les tubes dansants ou mélancoliques font partie partie prenante de l’existence de tout un chacun, a donné à tous ses fans à la fin de l’année 2017, quatre ans après Les Chansons de l’innocence retrouvée était de surcroit aussi attendue qu’explosive.
En effet, force est de reconnaitre que l’influence de Daho sur la nouvelle scène française, plus prégnante que jamais, donne au sexagénaire des attributs de chef de file dont chaque sortie est guettée à l'aune de ce parrainage.
Surfant sur la vague de son dernier album, "Blitz", sorti le 17 novembre 2017, la tournée Blitztour naîtra à la scène au Grand théâtre de Fourvière le lundi 11 juin, dans le cadre de ce nouvel album ainsi que l’exposition qui a lieu jusqu’à la fin avril à la Philarmonique de Paris font partie de ces rendez-vous qu’il ne faut rater pour ne rien au monde.
Près de 40 ans après la sortie de son tout premier album, le 13è opus du chanteur rennais est tout aussi déconcertant que fougueux. Étienne Daho a sorti son premier album en 1980 et, quatre ans après Les chansons de l'innocence retrouvée, il revenait ainsi avec Blitz, un treizième opus élégant, jeune et fougueux.
Parti à Londres pour enregistrer ce nouvel album, pays de la pop par excellence, il est revenu avec un album moins pop que les précédents et dont l’aspect "psychédélique", comme il le reconnait lui même semble évident.
L’écoute de cet album, qui a une visée très large, de très spacieuse déconcerte un peu de prime abord , avec une couleur d’ensemble teintée de sonorités new-wave ainsi que quelques zones claires-obscures.
Une voix qui n’aura jamais été aussi ronde, sensuelle, et des morceaux comme le premier single "Les Flocons de l'été", où les mots lumineux de l'auteur éclairent et poétisent une sombre réalité qui renvoient à ce funeste été 2013 où une très méchante péritonite l’a forcé à être hospitalisé plusieurs semaines.
Les guitares y sont particulièrement brillantes. Il faut sans doute plusieurs écoutes pour bien s'en imprégner mais c'est encore une fois surprenant, envoûtant et élégant
Un album d'ambiance, moins pop, dans lequel il faut accepter de s’y laisser glisser et qui récèle quelques jolis trésors, comme ces flocons d'été mais aussi Nocturne ou "le jardin".
Certtes, cette coloration très psychédélique dont on a parlé pourra en dérouter certains, et cet univers peuplé de références que son auteur revendique à plein comme Syd Barrett)n’empêche d'aboutir in fine à une synthèse de ses meilleures productions tout en expérimentant de nouveaux sons et de nouveaux horizons pour un ensemble aussi peu rationnel que envoûtant, à l'image du visuel de couverture, très queer, très " Fassbinderien".
Toute la diversité créatrice d'Etienne Daho est mise en avant dans Blitz : pop, rock, influences littéraires et musicales, chansons à texte et tubes imparables formant ainsi un opus aussi simple que complexe.
Avec cet album, Daho fait en fait ce qu'il sait faire depuis qu’il a commencé des mélodies accrocheuses et des textes forts, le tout sur un fond allant du rock à une pop techno, mais de façon sans doute encore plus radical et expérimental qu’avant.
Nul doute que ses concerts, et notamment celui du 11 juin à l’amphithéâtre de Fourvière sauront exploiter à foison et faire la part belle à ce grand album et aussi à ces tubes indémodables que sont Week end à Rome, Epaule Tatoo ou Heures indoues.. .
Sur tous les fronts de l'actualité son exposition à la Philharmonie, Daho l'aime pop !, retourne sur son parcours agrémenté de clichés personnels.
Dans cette expo, Étienne Daho déplie l'histoire de la pop. L'artiste se fait guide et narrateur de 70 ans de pop française. " L'exposition revient sur cet univers musical en 200 photographies, dont une bonne partie du chanteur lui-même. Tout au long de sa carrière, en multipliant hommages, reprises et collaborations, Etienne DAHO a montré qu’il était un exceptionnel passeur d’histoires et d’images. Il est aussi un photographe méconnu
La Philharmonie propose ainsi de découvrir ses portraits inédits des nouveaux habitants de la planète pop, au cœur d’une sélection personnelle de photographies iconiques illustrant sept décennies de la chanson française. La voix unique d’Etienne DAHO guide le visiteur dans l’exposition.
Les photographies évoquent les débuts rock à Rennes en 1979 auprès du groupe MARQUIS DE SADE (avec Arnold TURBOUST), ainsi que la rencontre avec les STINKY TOYS, groupe punk emmené par Elli MEDEIROS et JACNO, qui marque le point de départ d’une carrière jalonnée de succès critiques et populaires.
Inédit, le parcours sonore et musical composé pour cette exposition-événement mène des caves de Saint-Germain-des-Prés aux bars de Rennes, des yéyés à la new wave, des scopitones aux clips, de Charles TRÉNET à CASSIUS, en passant par Catherine DENEUVE et Vanessa PARADIS. La visite devient ainsi un voyage spatio-temporel organisé par Etienne DAHO, qui promet de plonger dans les sources manifestes et cachées de la pop française et de révéler en images la playlist idéale d’un artiste qui a marqué nos dernières décennies.
Je n’ai pas pu voir l’exposition mais j’ai plongé dans le catalogue d’exposition, livre au format relativement petit (24,5 x 1,8 x 19 cm)
À l'aide de photographies dues à de très divers mais talentueux artistes - dont, en fin d'ouvrage, Daho lui-même -, de courtes biographies et d'essais parfois un peu lourds rédigés par divers auteurs, il s'agit d'approcher une idée de la pop musique française telle qu'imaginée par le chanteur rennais désormais sexagénaire.
Un très grand nombre de chanteurs et chanteuses, auteurs-compositeurs ou seulement interprètes, est présenté, dans des clichés plutôt iconiques, très fréquemment noir et blanc.
De sublimes compositions qui montrent à quel point l’expression artiste complet prend tout sens sens avec Daho.
© D.R.