Barbara- à coeur qui bat à coeur battant
Personne n'a oublié l'interprète de L'Aigle noir , Dis quand reviendras tu ? ou de Nantes. Le timbre de la voix si particulière de Barbara, la profondeur de sa poésie et la musicalité de ses compositions disent les blessures enfouies, les combats menés et les petites choses toutes simples de l'existence dans lesquelles chacun se retrouve. Vingt ans que Barbara n'est plus … mais la dame en noir est loin d'avoir totalement disparu du paysage, à en croire le nombre d’hommages qui ont proliféré depuis quelques mois.
Parmi ces hommages, on notera cette intégrale de ces chansons convie à une nouvelle rencontre avec Barbara.
Après avoir été englouti en 2017 sur les hommages à Barbara, il est bon de revenir à l'essence même de ses mots et ses textes.
Sont ici rassemblées les quelque cent cinquante textes des chansons qu'elle enregistra entre 1957 et 1996. Barbara en a signé seule le plus grand nombre. Face à face troublant et réconfortant, avec ses mots nus, sans voix ni musique. L’histoire de la chanson française compte peu d’auteurs-compositeurs-interprètes dont l’ensemble des textes rejoint si souvent le chef-d’œuvre. C’est le cas ici, presque à chaque page. Cette lecture donne à entrer dans l’intimité de Barbara, à notre propre rythme, en silence.
» Le contraire d’une lamentation : dans des situations existentielles variées, la chanteuse impose, comme un mouvement tragique, sa détermination. Il s’agit de se défaire de l’attente qui piétine ou du doute qui paralyse : Je n’ai pas la vertu des femmes de marins (Dis, quand reviendras-tu ?) Et partir pour partir /Je choisis l’âge tendre (À mourir pour mourir).
"J’ai troqué est le premier texte de Barbara enregistré en studio (janvier 1958), repris dans sa version défi nitive dans le deuxième 30 cm Philips (1965). C’est avec ce titre que Barbara fera son premier passage à la télévision dans l’émission « Au cabaret ce soir », en janvier 1959. La chanson est, par la voix comme par sa structure, d’inspiration réaliste.