Un homme est mort : un film d'animation sincère et touchant sur un combat nécessaire !
Le Festival d’Annecy n’est pas encore commencé qu’on en parle déjà pas mal sur Baz’art.
Après un jeu concours pour faire gagner des places, voici notre toute première chronique d’un film d’animation qui sera présenté hors compétition la semaine prochaine et diffusé simultanément sur Arte le coproducteur du film, le mercredi 13 juin à 22h35 ( dans le cadre d’une programmation ARTE autour du festival d’Annecy).
Ce film d’une durée de 66 minutes. C’est "Un Homme est Mor"t, réalisé par Olivier Cossu chez Les Armateurs d’après la BD de Kris et Etienne Davodeau (publiée chez Gallimard-Futuropolis), basée sur une histoire vraie.
L’intrigue se situe à Brest durant les grèves d’avril 1950, et le drame qui a suivi (la mort de l’ouvrier syndicaliste Édouard Mazé) rend un vibrant hommage aux combats des ouvriers brestois pendant les grèves de 1950, dans un Brest meurtri, au climat politique et social très tendu.
"Un homme est mort" nous raconte un épisode réel et prenant d'une lutte sociale qui a eu lieu dans la ville de Brest d'après-guerre, en 1950, en pleine reconstruction d’une ville totalement meurtrie par les ravages de la guerre lorsque les ouvriers du bâtiment se mettent en grève afin d'obtenir une hausse des salaires.
Ce qui est passionnant avec "Un homme est mort" , c'est que c’est également l'histoire d'un film, tourné sous le manteau, au pouvoir aussi transcendant sur les grévistes qu'éphémère dans son existence.
René VAUTIER, cinéaste engagé ayant tourné en Afrique Coloniale, sera en charge de décrire, avec la justesse qui le caractérise, les évènements tragiques et leurs conséquences dans un Brest d’apocalypse.
Affublé de P'tit ZEF et de Désiré, sortes d'auguste et de clown blanc, René Vautier sera le témoin privilégié d'une ville exsangue et d'une époque meurtrie.
Un récit véridique superbement décrit et maitrisé de bout en bout et un beau travail de mémoire, vu que le film en question de Vautier a été malencontreusement détruit et n'a jamais pu être récupéré.
L'empathie que l'on ressent en voyant ces personnages gagne immanquablement pour une cause qui sonne juste : ce très touchant film d 'animation, reconstitué en 3 D, et rythmé par la musique de Yan Volsy et Pablo Pico nous raconte une belle histoire d'amitié, mais également d'amour entre P'tit Zef, un ouvrier analphabète, et Paulette, une fille de commerçant qui prend part à la lutte syndicale.
On éprouve une réelle émotion esthétique en ressentant la sincérité et l’envie d’Olivier Cossu de ne surtout pas trahir l’histoire de Kris et Davodeau et de servir cette belle histoire-là, rythmée par les mots bouleversants de Paul Éluard, que l’on voit à la toute fin de ce très beau film, à voir soit à Annecy pour les festivaliers présents, soit sur Arte dès mercredi prochain.