2. Omar et Greg; François Beaune ( Le Nouvel Attila)
"Quand on renie l’Histoire, quand tu as pour référent Cyril Hanouna ou Nabila, le mépris des politiques et la misère dans des centaines de ghettos, quand il y a pas d’avenir, pas de vision globale, à un moment tu fais quoi ? La jeunesse, elle cherche un idéal, trouver une place dans la société, accomplir quelque chose et s’accomplir. Le jeune, il est responsable de ses actes, mais il est pas coupable. Les coupables c’est ceux qui ont créé cette situation, qui alimentent la division, qui laissent partir ces jeunes en les montrant du doigt avec leurs pseudo-lois ridicules de déchéance de nationalité, comme si ça allait empêcher un type de se faire sauter. Les coupables c’est les Valls, les Hollande, les Sarkozy, les Macron."
Avec Omar et Greg le lyonnais - qui habite désormais à Marseille, mais bon lyonnais un jour, lyonnais toujours- François Beaune fait le portrait croisé de deux citoyens qui incarnent un destin français
Beaune retrace ainsi en reprenant le plus fidèlement possible leurs propos, le récit de leur engagement militant : d’abord dans deux camps opposés, l’un à gauche au Parti Socialiste et à SOS Racisme, l’autre au Front National.
Après mille expériences entre Reims et Vaulx-en-Velin, Bordeaux et Marseille, Omar et Greg se croisent un jour aux portes du Front National, porteurs d’un projet politique aberrant : faire entrer la communauté musulmane au FN.
Certes, leurs parcours et leurs convictions sont différents, mais ils ont en eux ce même sentiment d’appartenance à une même communauté, une même nation.
François Beaune a connu Omar et Greg dans le quartier de la porte d’Aix, à Marseille. Il les a rencontrés, écoutés, enregistrés, et en a tiré cette fresque sociale, récit d’une amitié hors-norme et portrait de ces deux citoyens engagés et enragés. qui sonde avec cruauté et intelligence la façon dont la France accueille ses enfants d’immigrés
Au-delà de la personnalité et du parcours des deux protagonistes qui donnent leur nom au livre, c’est le portrait d’une France contrastée,et délaissée dont Omar et Greg nous parlent sans fard ni faux semblants .
3. Sophie Divry, Trois fois la fin du monde (Notabalia)
"Le temps passe cruellement, lentement, et l'envie d'hurler, hurler comme un fou, me prend parfois en retour de promenade, quand la serrure tourne avec un bruit sinistre et que je suis enfermé pour 48 heures dans cette cellule noire. J'ai envie de tuer, de frapper et de mourir."
Sophie Divry est une romancière ( elle est 100% lyonnaise, car résidente lyonnaise :o) prometteuse, qui est parvenue dans plusieurs de ses romans à insuffler , une certaine poésie dans son univers qui pourrait sembler un peu banal en premier lieu.
Joseph découvre la prison en même tant que la douleur de perdre son frère, tué lors d'un braquage. Désormais, il va connaître l’isolement au milieu des autres, la saleté, la perte d’intimité. Sauf qu'une catastrophe industrielle inattendue va lui permettre de s'enfuir de la prison, Joseph se retrouve seul, dans la zone touchée par les radiations. Il va lui falloir survivre coûte que coûte.