Retour sur festival Lumière 2018 : Jean Bouise, Adieu Poulet , Julia
Et si on parlait encore un peu du Festival Lumière? Une semaine après sa fin il est encore temps de faire un petit compte rendu des différentes séances axquelles on a pu assister et dont on avait pas encore parlé :
1. Documentaire Jean bouise, un héros très discret
La lyonnaise Géraldine Boudot a choisi de se pencher sur Jean Bouise, ce comédien un peu oublié du cinéma français, grand échalas qui aura été second rôle de premier ordre, capable de marquer un rôle même secondaire.
Des méchants patrons ( le directeur de club de foot de Coup de Tête) en passant par les Français moyens et les personnages de “bon copain”, Jean Bouise a tout joué ou presque au cinéma et sur les planches.
D'une grande générosité et d'un immense talent, Jean Bouise , qui aura aussi bien joué dans le Juge fayard dit le shérif que le vieux fusil, aura traversé quatre décennies au service des plus grands metteurs en scène de théâtre et des réalisateurs les plus illustres de Roger Planchon avec qui il a débuté à Luc Besson dont il a été un des comédiens fétiches.
D'Yves Boisset à Pierre Jolivet, les témoins qui racontent sous la caméra de Géraldine Boudot leur collaboration avec ce grand acteur Jean Bouise nous livrent une partie de ce comédien aussi humain que mystérieux.,abonné aux roles ambigüs, un homme altruiste qui aura amené la notion de troupe au cinéma.
Un documentaire qui permet de réhabiliter avec justesse et bienveillance un acteur incontournable du cinéma français des années 70/80.
BA JEAN BOUISE from MOVIE DA on Vimeo.
2 Grande restauration .Adieu Poulet, Pierre Granier Deferre
Le Festival Lumière permet aussi de voir dans la sélection " grandes restaurations" sur grand écran des films multi diffusé sur le petit
On a notamment eu cette année 2018 ce polar politique très emblématique des années 70, le grand classique Adieu poulet que l'on a pu voir dans une belle version restaurée en 4K par le laboratoire lyonnais Lumières Numériques, à partir du négatif original
On aura apprécié un .étalonnage très soigné, avec une palette de couleurs particulièrement nuancée.
Un polar représentatif du monde giscardien du début des années 70 autour de meurtres se déroulant dans une campagne politique, (à l'origine le film part d'un véritable fait divers) et un pamphlet qui dézingue le cynisme du pouvoir politique et judiciaire, avec un duo Ventura/ Dewaere aussi complémentaire que complice.
Dans la version DVD/ Blu Ray sorti en même temps chez TF1 studio, on a une belle interview de François Veber qui évoque l'adaptation compliquée d'Adieu poulet à cause des exigences perfectionnistes de la star Lino Ventura , qui ne voulait surtout pas " se faire acheter par une pute" mais qui en dehors de ce petit conflit trouve l'écriture d'un polar bien plus simple qu'une comédie où l'on est plus attendu au tournant.
On se rend compte, en revoyant ce classique du cinéma français que Pierre Granier-Deferre s’est entouré de seconds rôles particulièrement solides qu’on a vus maintes fois à l’écran dans ces années là tels que Michel Beaune, Claude Brosset, Julien Guiomar, Pierre Tornade , une période où le terme second rôle( voir chronique ci dessous) voulait dire quelque chose.
ADIEU POULET (patrick dewaere & lino ventura) Pourquoi qu t es rentré dans la police ??
3. Prix Lumière Jane Fonda : Julia de Fred Zinnemann
Présentée dans le cadre du Prix Lumière à Jane fonda, Julia est le portrait de deux femmes aux parcours différents, dans une Europe frappée par la montée du nazisme.
Avant-dernier film de Fred Zinnemann, dont le meilleur est sûrement le western High Noon (1952), où Gary Cooper était bouleversant, Julia est l’adaptation d’une partie de Pentimento, récit autobiographique de l’écrivain Lillian Hellman (1905-1984), incarnée par Jane Fonda.
Le film a été présenté dans une version restaurée, présentée au Cinéma Saint Denis par une Tonie Marschall qui dit avoir beaucoup aimer cette histoire d'amitié fortes entre deux femmes, quinze ans avant Thelma et Louise, une histoire d'amitié à laquelle elle s'était identifiée, la cinéaste de Venus Beauté ayant à l'époque étant très amie avec Anémone ( dont le caractère lui aurait fait penser au personnage joué par Vanessa Redgrave)
Un peu daté et classique dans sa construction ( malgré une scène de train assez forte) Julia permet de oir à quel point Jane Fonda est une actrice formidable et également d’apercevoir, dans leur première apparition sur grand écran, Meryl Streep en jeune mondaine, ainsi que Lambert Wilson qui aura un rôle plus important dans le dernier film de Fred Zinnemann .
Julia (1977)