Glissez Mortels, Paul Signac vu par sa talentueuse héritière
" C'est ainsi par le caractère de ma mère, que celui de Signac m'est alors parvenu. Dévoiler comme je souhaite le faire une part de sa vie intime, c'est tenter de restituer ce qu'il ya derrière la figure célèbre mais aussi, il le faut bien raconter d'abord un peu son parcours."
Charlotte Hellman, arrière petite fille de Paul Signac, s'est plongée dans les archives familiales et en particulier dans des milliers de lettres qui racontent la double vie amoureuse du peintre.
Paul Signac épouse Berthe (qu'il rencontre à Montmartre au Chat Noir) et alors qu'il mène une vie rangee, à l'aube de ses 50 ans, il tombe amoureux de Jeanne. Celle ci quitte mari et enfants pour vivre avec lui.
Je crois sincèrement qu'on peut aimer deux personnes en même temps (il y a une très belle chanson de Julien Clerc à ce propos, Le cœur trop grand pour moi) -mais je me demande si 1)un tel trio serait possible avec une femme et deux hommes hors fiction 2)si ces deux femmes auraient accepté ce qu'elles ont accepté si elles avaient été libres financièrement.
Ce qui est le plus étonnant dans ce récit intime et émouvant? La manière dont Paul Signac a impliqué Berthe dans sa nouvelle vie. Non seulement il lui a écrit absolument tous les jours mais elle a participé au choix du prénom de la fille qu'il a eu avec Jeanne (Ginette).
Berthe, par la suite, gardera, Ginette régulièrement pour les vacances dans sa maison à St Tropez et finira par l'adopter officiellement comme seconde mère.
Peu banal vous avouerez ?
«Glissez, mortels» de Charlotte Hellman, Éditions Philippe Rey, 208 p. 18 €. parution le 3 janvier 2019,