Cléa Vincent : des Nuits sans sommeil aussi légères que nécessaires!!
Elle nous avait épaté avec son remarquable premier album "Retiens mon désir" en 2016 et c'est peu de dire que Cléa Vincent fait plus que confirmer l'essai avec son deuxième album, Nuits sans sommeil (paru comme le premier album au label Midnight Spécial) dans lequel elle continue de nous offrir des petits bijoux pop, dans un très bel équilibre entre légèreté et gravité; profondeur et gravité .
Comme dans son premier album, Miss Vincent incarne assez magnifiquement cette génération respectueuse des générations précédentes, tout en les combinant à des tonalités assez dancefloors.
Dans ce nouvel album, elle dévoile une pop aux beats enjoués tout en fraicheur et volupté avec ici et là une pointe de mélancolie.
Cléa Vincent trousse des comptines électro-pop plutôt groovy, dans lesquelles l’on retrouve de multiples influences de ces années 80 qu'on aime tant (Lio, Dépêche Mode, Lio, Kylie Minogue, Etienne Daho, et même Berger et Sanson, référence assumée et jamais écrasante ...), qu’elle revisite à la sauce 2.0 avec des sonorités bien d’aujourd’hui.
"Nuits sans sommeil" est un album qui décrit ces moments entre crépuscule et aube qui s’éveillent à la sensualité et à l’envie de lâcher prise.
Une pop qui vaut bien mieux que la dimension gentiment acidulée à laquelle ’on pourrait s’attendre à la première écoute, d'une candeur et d'une désinvolture masquant joliment des textes parfois teintés d'une certaine cruauté.
Plus que d’autres artistes de sa génération, Cléa Vincent excelle dans un penchant faussement ingénu de son personnage et de ses créations.
En exemple, l’excellent second morceau de l’album Sexe D’un Garçon, qui sous sa légèreté de façade sert un propos ô combien contemporain sur la place de la femme.
Il y a quelque chose du cinéma des années 80, de Rohmer à Beineix qui se projett à nous, lorsqu’on écoute un album de Cléa Vincent, avec sous l’insouciance de la forme, la profondeur du fond.
Il n’est pas nécessaire de poser un univers glauque et sombre pour servir un propos fort, Cléa Vincent nous le montre superbement avec ses sons et ses phrasés qui s'adaptent parfaitement au beat des machines.
"La fête elle bat pas son plein, Caroline, Laëtitia, Séverin, Faudrait choper un tacot, On s’éclate pas un max, Et Caroline est schlass, Déprime, prozac, dodo, Tu vois maintenant je suis d’ac’, T’avais compris l’arnaque, dans les, dans les, dans les strass dans les, dans les, dans les, dans les strass, C’est pas du tout du tout ce que t’imagines, Dans les, dans les, dans les, dans les strass, C’est pas du tout du tout ce qu’il se passe, Dans les, dans les, dans les, dans les strass, C’est pas du tout du tout ce que t’imagines, Dans les, dans les, dans les, dans les strass, C’est pas du tout du tout ce qu’il se passe."
Il ya aussi un côté Dalida auquel on pense encore plus que dans le premier album et ce n’est pas sa belle et étonnante reprise de « Femme est la nuit » ,un titre assez méconnu de notre grande diva égyptienne, qui infirmera cette filiation.
Aussi important que nécessaire, Cléa Vincent se plaçe ainsi en digne descendante dans une affirmation pop de la féminité, qui n’a pas besoin d’une ambiance tristoune et anxiogène pour faire passer un message fort.
Sous la candeur et l’apparente futilité, Cléa Vincent réussit à trousser des morceaux profonds et délicieusement addictifs…
Comme le disait le très sympathique Felix Moati récemment dans un interview, en écoutant un disque de Cléa, on a cette impression de familiarité , le sentiment diffus mais réel de retrouver une bonne copine dans lequel on reconnait ses mots et ses situations, et quoi de plus beau que d’avoir le sentiment d’être l’ami d’une si talentueuse artiste ?
Et on hâte d’aller voir notre grande copine Cléa défendre son nouvel album sur scène, qui est à n’en pas douter, vu le potentiel dansant de ses mélodies, son terrain de jeu idéal pour s’exprimer.
Et Cléa étant aussi sympathique que brillante artiste, on a eu droit à une dédicace personnalisée qui nous a fait chaud au coeur !
Pour les parisiens convaincus par notre article, c'est le moment de prendre ses places pour aller à l'applaudir à la Cigale du 9 avril, avant qu'il n'y en ait plus et l'on pourra aussi danser comme des fous dans plein d'autres villes de France (Marseille, Bordeaux, Lyon, Lille, Poitiers, Nancy, Bourges, Caen, Vannes etc.) avec Cléa et ses beats endiablés, voir dates de tournée ci dessous .
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